BFM Marseille
Marseille

Identification des corps, analyse des gravats... Le long travail des enquêteurs pour comprendre l'effondrement à Marseille

Devant les officiers se dresse un long travail d'identification des victimes, accompagné d'une analyse des lieux du drame, possible uniquement lorsque l'incendie qui fait toujours rage sera éteint.

Un travail de fourmi. Alors que les marins-pompiers tentent encore et toujours de retrouver d'éventuels survivants dans les décombres des immeubles qui se sont effondrés ce dimanche à Marseille à la suite d'une explosion, le douloureux travail d'identification des victimes débute. Si la police judiciaire de la cité phocéenne a été saisie de l'enquête, c'est en particulier la police technique et scientifique qui sera en charge de ces travaux.

Méthode IVC

Les officiers vont travailler selon la méthode IVC, pour "identification des victimes de catastrophes". Après avoir procédé au relevage des corps, chacun est référencé par un code barres, et transporté à l'Institut médico légal.

Là, ils vont prélever les empreintes digitales, l'ADN, et comparer, soit avec des affaires personnelles (brosse à cheveux, brosse à dents...), soit en prélevant l'ADN de la famille, pour tenter d'identifier la victime avec certitude. 

Il y a aussi un travail sur l'odontologie: grâce au numéro de sécurité sociale de la victime ou à l'aide de la famille, il s'agit alors de récupérer les infos et clichés radiologiques pouvant servir à l'identification. La victime avait-elle une couronne? Une implantation dentaire particulière? Chaque détail est un précieux indice pour les enquêteurs.

Analyses dès que possible

Dès que l'incendie sera éteint, les officiers de police technique et scientifique vont récupérer quelques gravats afin de les analyser dans un laboratoire adapté. L'objectif est d'identifier de potentielles traces d'hydrocarbures et d'affirmer, ou d'infirmer, l'intervention d'un tiers dans ce drame.

De plus, les experts vont chercher et saisir les différentes bonbonnes de gaz afin d'estimer d'où l'explosion a pu partir. Si l'une des bonbonnes est en forme de fleur ouverte, alors c'est très probablement celle-ci qui a explosé en premier et provoqué l'effondrement de l'édifice. A l'inverse, les autres bonbonnes seront plutôt écrasées.

Enfin, les policiers vont devoir s'intéresser à la structure de l'immeuble. Par exemple, si les experts découvrent que le deuxième étage de l'immeuble est le plus déformé, alors il est probable que l'explosion provienne de cet étage-là. Les policiers vont aussi regarder les installations, pour voir s'il y a un défaut électrique, un problème avec l'installation de gaz...

Des dizaines d'officiers mobilisés

Au total, 18 policiers de la police judiciaire de Marseille ainsi que 22 membres de la police technique et scientifique sont mobilisés. Parmi eux, dix sont spécialement venus d'Ecully, le siège de la Police Technique et Scientifique, en région lyonnaise. En outre, huit personnes travaillant au laboratoire de police technique et scientifique de Marseille, spécialisés dans les explosions, sont mobilisées.

En tout état de cause, il s'agit d'un travail long qui n'a pas encore débuté. Pour l'heure, on sait uniquement que l'immeuble touché n'était pas insalubre et n'était pas non plus touché par un arrêté de péril.

Cécile Ollivier avec Hugo Septier