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Fusillades à Marseille: le cri d'alarme des familles de victimes de règlement de comptes

Après les fusillades de ce week-end qui ont fait trois morts à Marseille, les familles des quartiers nord appellent à se mobiliser. Elles espèrent une mobilisation nationale dans les prochains mois.

Après les fusillades qui ont touché Marseille dimanche soir et qui ont fait trois morts, l'heure est maintenant à la mobilisation. Les familles des victimes de règlement de comptes, qui en ont ras-le-bol, lancent un cri d'alarme.

"Rejoignez-nous. Ne nous regardez pas". Ces paroles ont raisonné dans la cité du Castellas, lundi après-midi. Des mères de familles et des sœurs endeuillées ont appelé les habitants du quartier à rejoindre la manifestation. Mais très peu sont descendus, envahis par la tristesse et la peur.

"Les habitants nous ont dit: 'lâchez rien, allez-y. Soutenez les familles, on ne peut pas descendre, mais on est là avec vous'", explique Zahia, membre du collectif des familles de victimes ALEHAN. Et d'ajouter: "on est là un peu pour remplacer les familles pour celles qui ne peuvent pas parler ou qui ne veulent pas".

Émotion, incompréhension et colère

Des riverains et des travailleurs sociaux ont rejoint le cortège, où se mêle l'incompréhension, mais surtout la colère et le ras-le-bol des habitants, excédés par ces nombreuses fusillades dans les quartiers nord.

"D'habitude les Castellas c'est calme, c'est un quartier tranquille. Ça fait de la peine pour les parents car ce sont eux qui souffrent et pas ceux qui ont tiré", confie un habitant. Un peu plus loin, une habitante explique que ça lui "fend le cœur". "J'ai habité pendant 15 ans ici et je suis partie pour la sécurité de mon fils", affirme-t-elle.

"Je suis inquiet pour la jeunesse"

Quelques élus se sont mobilisés auprès des riverains, conscients d'un réel besoin de sécurité. "Je suis inquiet pour la jeunesse. Il y a une jeunesse qui essaie de s'en sortir et une autre qui est happée par les trafics, mais ils sont peu nombreux. Ce que je demande, c'est qu'il y ait de la proximité avec les habitants et surtout qu'il puisse y avoir un sentiment de sécurité", soutient Hedi Ramdane, adjoint au maire de Marseille, en charge de la jeunesse.

En réponse à ces fusillades, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé le déploiement de la CRS 8, spécialisée dans les violences urbaines.

Une décision qui avait déjà été prise le 25 février dernier après une fusillade dans le quartier de la Paternelle, à Marseille.

14 morts en 2023 dans les fusillades à Marseille

Depuis le début de l'année, 14 personnes ont été tuées dans des fusillades à Marseille. La plupart du temps sur fond de trafic de stupéfiants dans ces cités de quartiers populaires de la ville,

De leurs côtés, les familles attendent plus de retentissements. Le collectif des familles souhaite organiser d'ici les prochains mois, une mobilisation nationale avec les familles endeuillées de toute la France.

Camille Bluteau