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Voyage scolaire à Auschwitz annulé: polémique entre la métropole de Lyon et le département

La métropole de Lyon souligne que les conditions de sécurité sont incertaines en raison de la guerre en Ukraine pour permettre le voyage à Auschwitz.

L'annulation par la métropole de Lyon d'un voyage scolaire à Auschwitz a déclenché une passe d'armes avec le département du Rhône.

Christophe Guilloteau, le président (LR) du département du Rhône, a affirmé vendredi dernier, lors de ses vœux à la presse, que cette décision de la métropole aurait été prise pour des raisons écologiques, afin de ne pas voyager en avion.

"Est-ce que l'écologie doit prendre le pas sur la mémoire? Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée", a lancé Christophe Guilloteau.

Des raisons de sécurité?

Un argument balayé par la métropole de Lyon qui affirme que l'annulation est liée à la guerre en Ukraine, celle-ci ne permettant pas de réunir toutes les conditions de sécurité. "Je suis personnellement très choquée par cette polémique que Monsieur Guilloteau anime", réagit sur BFM Lyon Véronique Moreira, 12e vice-présidente de la métropole en charge des Collèges et du Devoir de mémoire.

Elle rappelle que le voyage avait déjà dû être annulé l'an dernier alors que débutait la guerre en Ukraine. L'avion initialement prévu pour les collégiens avait alors permis de ramener des femmes enceintes ukrainiennes à Lyon pour les faire accoucher en toute sécurité.

Voyage en Alsace

À la place cette année, le devoir de mémoire des jeunes se fera d'une manière différente avec des voyages dans d'autres lieux, notamment l'un vers le camp de concentration du Struthof, situé en Alsace. Le nombre de collégiens participants sera d'ailleurs doublé pour ce déplacement.

Il s'agit de "voir sur le territoire français, sur un territoire sécurisé, un lieu de déportation et d'extermination organisé par les nazis", poursuit Véronique Moreira.

De son côté, le département du Rhône a maintenu cette année le voyage scolaire vers Auschwitz. Les deux collectivités avaient, en effet, décidé de ne pas faire de déplacement commun comme c'était le cas auparavant.

D'autres voyages scolaires vers la Pologne ont été organisés ces dernières semaines par des collectivités comme la région Normandie qui a permis à 140 lycéens de se rendre à Auschwitz début janvier.

Gwenaël Windrestin et Arthur Blet avec Amaury Tremblay