Vénissieux: les urgences de nuit de l'hôpital des Portes du Sud fermées à partir du 6 mars

Cette décision, prise en accord avec l'Agence régionale de Santé, résulte d'un manque d'effectif. La direction se laisse six mois pour recruter.

Le message a été imprimé et apposé sur les portes coulissantes situées à l'entrée du groupe hospitalier mutualiste Les Portes du sud de Vénissieux (Rhône).

"À partir du 6 mars 2023, le service d'urgence sera fermé de 22h à 8h, peuvent lire les patients. Nous vous inviterons à vous rendre dans les autres services d'urgence ou à contacter le 15."

La raison, comme pour l'ensemble des établissements contraints à prendre une telle décision -et ils sont nombreux désormais en France-, réside dans une pénurie de soignants.

Rediriger les soignants

Des départs parmi les infirmiers ont rythmé les dernières semaines. Cinq sont allés exercer ailleurs et "autrement". Sur les 13 personnels nécessaires, six médecins équivalent temps plein manquent à l'appel. Du côté des aides-soignants, l'établissement est en revanche au complet.

La plupart du temps, les personnels réussissent à faire tourner le service grâce à des remplacements, mais ils n'arrivent pas à en trouver à tous les coups. Selon la directrice de l'hôpital, Claire Ravier, "cette situation n'est donc pas compatible avec l'offre de soin souhaitée". 

Avec cette fermeture nocturne, la direction entend rediriger les efforts des soignants pour réduire les temps de prise en charge la journée.

Une activité nocturne relativement faible

De l'avis de Didier Brodsky, chef des urgences à l'hôpital des Portes du sud, la qualité de l'offre de soin ne devrait pas trop en pâtir.

"On a une activité nocturne qui n'est pas très importante malgré tout, fait-il valoir au micro de BFM Lyon. Le nombre de malades, en moyenne, qui arrive sur les tranches horaires qui vont fermer sont à peu près entre 10 et 15 par nuit. La plus grande majorité des patients qui peuvent très largement attendre le lendemain matin."

Les urgences de nuit de l'hôpital ne rouvriront pas leurs portes pendant six mois. Un laps de temps que l'établissement compte mettre à profiter pour recruter le personnel nécessaire à son bon fonctionnement.

"Souvent, après la rentrée scolaire, au niveau de septembre, il y a des gens qui mutent, qui changent de région, affirme Claire Ravier. Et nous espérons pouvoir attirer de nouveaux médecins."

Les patients doivent s'adapter

Le temps de la fermeture des urgences, les patients vont devoir trouver des alternatives. Sans trop avoir à s'éloigner de Vénissieux, ils pourront se rabattre vers l'hôpital Lyon Sud, le Médipôle Lyon-Villeurbanne et l'hôpital Saint-Joseph-Saint-Luc.

Cette décision, prise en accord avec l'Agence régionale de santé, n'a naturellement pas ravi les malades.

"Ça ne va pas être pratique pour tout le monde. Pour ceux qui ne sont pas véhiculés, ça va être très dur", déplore l'une d'elle. "C'est inadmissible, embraye un homme. Plus ça va, plus ça se dégrade. C'est sûrement pas la faute des médecins. C'est de la faute de l'État."

Louis Léger avec Florian Bouhot