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"Une situation dramatique": au moins 262 enfants dorment à la rue en Auvergne-Rhône-Alpes

Pascale Blanchetière, directrice régionale de la Fédération des acteurs de la solidarité, indique sur BFM Lyon que les chiffres communiqués sont "très en deçà de la réalité".

Un chiffre en hausse, et largement sous-évalué. A quelques jours de la rentrée scolaire, 1990 enfants dorment à la rue, selon le dernier baromètre d’Unicef France et de la Fédération des acteurs de la solidarité. Un chiffre en hausse de 20% en un an.

Et l'Auvergne-Rhône-Alpes est la deuxième région la plus concernée, avec 262 enfants sans solution d'hébergement.

"La situation est dramatique, c'est ce qu'on a voulu alerter avec Unicef", déplore Pascale Blanchetière, directrice régionale de la Fédération des acteurs de la solidarité, sur BFM Lyon.

La "partie émergée de l'iceberg"

Et le "pire", c'est que ces chiffres sont "très en deçà de la réalité, on parle d'une partie émergée de l'iceberg", ajoute-t-elle.

En effet, les chiffres communiqués correspondent aux familles qui ont appelé le 115 le jour du relevé, c'est-à-dire dans la nuit du 21 au 22 août, et à qui aucune solution n'a été donnée.

"Beaucoup de personnes n'appellent plus le 115 car elles savent qu'il n'y a pas de solution, les mineurs non accompagnés n'appellent pas le 115, les gens qui sont parfois hébergés quelques jours n'appellent plus le 115, donc on est très en deçà des réalités", précise Pascale Blanchetière.

Elle indique aussi qu'au niveau de la métropole lyonnaise, une commission a comptabilisé à la fin du mois d'août 171 familles avec des enfants de moins de trois ans à la rue, et 60 familles avec un enfant de moins d'un an.

"Plus de besoin et moins de solutions de sorties"

L'augmentation du nombre d'enfants à la rue s'explique par plusieurs facteurs. Pascale Blanchetière évoque "la situation économique qui a fragilisé de nombreux ménages" et a "fait basculer beaucoup de personnes d'une situation de vulnérabilité à une situation de grande précarité", mais aussi "les questions de migrations". Elle pointe aussi le fait qu'il y a "plus de besoins mais surtout moins de solutions de sorties".

"Le parc d'hébergements n'a jamais été aussi élevé mais les gens ne peuvent pas en sortir donc les nouvelles personnes ne peuvent pas y rentrer", regrette celle qui souligne malgré tout le travail réalisé par les collectivités et les associations.

Avec la publication de leur baromètre, Unicef France et la FAS demandent, entre autres mesures, une loi de finances rectificative pour 2023 prévoyant "a minima le maintien de la capacité du parc d’hébergement à 205.000 places", avec un objectif de "zéro enfants à la rue", et une augmentation du nombre de places en 2024.

Emilie Roussey