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"Un tripatouillage électoral": Grégory Doucet sceptique sur l'intérêt d'une réforme de la loi PLM

Le nouveau maire de Lyon, Grégory Doucet

Le nouveau maire de Lyon, Grégory Doucet - ROMAIN LAFABREGUE / AFP

L'édile écologiste s'étonne ce jeudi 18 janvier que Renaissance remette en cause le mode de scrutin dans les trois plus grandes villes de France. Il voit en ce projet "un tripatouillage électoral".

Les députés Renaissance en ont fait une priorité et Emmanuel Macron a promis que la réforme serait menée à son terme. La proposition de loi visant à réviser le mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille sera déposée à l'Assemblée nationale, dans les "prochaines semaines", a indiqué mardi 16 janvier le patron des députés de la majorité, Sylvain Maillard.

Depuis 1982, la loi PLM confère aux trois villes les plus peuplées de France un statut électoral particulier. Les électeurs y votent pour des listes municipales par arrondissement. Et ce sont les candidats sortis vainqueurs qui décident de l'identité du maire. Avec un tel système électoral, une formation même minoritaire en nombre de votes peut potentiellement faire élire un maire.

Le chef de l'État entend mettre fin à ce régime particulier et calquer le mode d'élection de Paris, Lyon et Marseille sur celui en vigueur dans les autres municipalités.

"Un sujet très parisien"

Grégory Doucet, le maire écologiste de Lyon, s'étonne toutefois de ce projet de réforme. "Pas un Lyonnais ne s’intéresse à ce sujet. C’est un sujet très parisien", fait-il remarquer à Actu Lyon.

"Dans toutes les communes de France, ce n’est pas que Paris, Lyon, Marseille, les gens votent pour des listes qui permettent d’établir des conseils municipaux qui élisent ensuite le maire", rappelle-t-il "Je n’ai pas été élu le 28 juin (date du second tour, NDLR) mais le 4 juillet (date d’élection par le conseil municipal, NDLR). C’est comme ça partout."

À en croire le maire de Lyon, la proposition d'Emmanuel Macron, relayée par les députés Renaissance, n'a "pas de fond", "pas de question démocratique". L'important, c'est de "poser le diagnostic et se demander pourquoi les gens vont moins voter".

Un intérêt politique pour Renaissance?

Et Grégory Doucet de s'interroger sur les raisons qui motivent ce projet de réforme: "Si le diagnostic de Renaissance, le parti d’Emmanuel Macron, c’est qu’ils ne sont pas en capacité de gagner l’une des trois villes en 2026, c’est leur problème. Ce n’est pas un diagnostic démocratique et qui relève de l’intérêt général", estime-t-il auprès de nos confrères.

Le maire de Lyon y voit davantage "un tripatouillage électoral" qu'une "vraie volonté de travailler sur la représentativité et les fondements de la démocratie".

D'autant que l'édile est convaincu que, dans l'état actuel des choses, Renaissance n'est "pas en capacité de gagner une grande ville".

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions