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Lyon: Grégory Doucet ne renvoie pas dos à dos la violence de l'extrême droite et de l'extrême gauche

L'édile écologiste accorde une attention "très particulière" à la question des groupuscules tels que Les Remparts, dont il demande la dissolution, et condamne les actes de vandalisme commis lors des manifestations contre la réforme des retraites.

C'est une étiquette déplaisante dont Grégory Doucet aimerait pouvoir se débarrasser. Sa ville, Lyon, est fréquemment affublée du surnom de "capitale" des groupuscules d'ultradroite en France.

Dernièrement, ces individus violents se sont montrés particulièrement actifs. Le 27 avril, par exemple, une rixe a même éclaté sur la place des Jacobins en marge d'une "casserolade" pacifique contre la réforme des retraites.

Grégory Doucet se dit alerte sur le développement de ces groupuscules et s'inquiète qu'ils "puissent sévir" dans sa ville. C'est pourquoi il dit faire preuve d'"une vigilance très particulière" sur le sujet, plus encore que sur les violences perpétrées par les mouvements d'extrême gauche.

"Ce n'est pas le même combat"

"Je crois que ce n'est pas le même combat", tranche l'édile. "Parce qu'on a des groupes qui sont violents et qui appellent à la haine au nom du racisme, de l'antisémitisme, de la LGBTphobie. On est dans un délit." Et d'ajouter: "On ne peut pas tout confondre et tout mettre sur le même plan."

Selon Grégory Doucet, la lutte contre les groupuscules d'extrême droite requiert d'être "très réactif". L'élu écologiste explicite son propos: "On saisit le procureur de la République dès lors qu'on a la possibilité de le faire. On a une coordination très fine avec les services de la police nationale pour pouvoir transmettre les informations. On a monté une cellule pour faire circuler les informations."

Les prérogatives d'un maire sont cependant limitées en la matière. Grégory Doucet a ainsi adressé un courrier à Emmanuel Macron. Il a aussi rencontré le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, pour "demander la dissolution des Remparts".

Les procès en ambiguïté balayés

"Je considère que c'est un groupuscule extrémiste dangereux, qui appelle régulièrement à la haine, qui appelle régulièrement à s'en prendre à des personnes d'origine étrangère", peste le cacique écologiste. (...) "On ne peut pas l'accepter dans notre ville. On ne peut pas l'accepter dans notre pays."

L'élu n'en déplore pas moins les destructions observées pendant les manifestations contre la réforme des retraites, dont une partie est attribuée à l'extrême gauche. "C'est intolérable," se désole l'intéressé. Le maire rappelle qu'il est allé à la rencontre de commerçants victimes d'actes de vandalisme et rejette ainsi les procès en ambiguïté de ses opposants politiques.

Malgré les dégâts, il reste cependant nécessaire aux yeux de Grégory Doucet de "garantir le droit de manifester".

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions