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"L'État assume ses responsabilités": le préfet répond à Grégory Doucet sur l'hébergement d'urgence à Lyon

Des familles accueillies pour la nuit dans les locaux de l'école primaire Jean-Pierre Veyet, le 2 décembre 2021 à Lyon.

Des familles accueillies pour la nuit dans les locaux de l'école primaire Jean-Pierre Veyet, le 2 décembre 2021 à Lyon. - JEFF PACHOUD © 2019 AFP

Le maire de Lyon tire la sonnette d'alarme sur la question de l'hébergement d'urgence et déplore une situation "inhumaine et insupportable".

Passe d'armes entre Grégory Doucet et le préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Le maire de Lyon déplore qu'aucune solution n'a été trouvée "malgré les interpellations successives" de l'État concernant la question de l'hébergement d'urgence.

Interrogé à ce sujet par nos confrères du Journal du Dimanche, l'édile considère avoir tout mis en oeuvre pour accueillir les familles sans-abri notamment grâce à l'ouverture de gymnases. Selon lui, la responsabilité est désormais entre les mains de l'État. Dans un communiqué, le préfet du Rhône répond et affirme que "l'État assume pleinement ses responsabilités".

"Nous avons pris notre part"

"L’hébergement d’urgence est une compétence de l’État et non de la ville. Nous avons pris notre part, en allant bien au-delà de ce que nous sommes censés faire", a affirmé l'élu auprès du JDD qui regrette une situation "insupportable et inhumaine". Le maire de Lyon explique ainsi avoir créé des places d'hébergement dans un commissariat, dans des logements d'instituteurs et avoir mis au total "plus de 300 places à disposition".

"En tant qu’élu local, je ne peux pas laisser cette situation perdurer sur mon territoire. Qui peut supporter de voir des enfants à la rue ?", questionne-t-il auprès de nos confrères.

Grégory Doucet envisage d'ailleurs très "sérieusement" de demander à l'État le remboursement d'un certain nombre de frais engagés par la municipalité.

50 places mises à disposition le 23 janvier

De son côté, la préfecture de la région considère que la Ville de Lyon n'a proposé "aucun lieu viable pour permettre un accueil décent, sécurisé et adapté pour assurer un accompagnement social de qualité".

"Le préfet Pascal Mailhos s'inscrit en faux contre les propos du maire de Lyon critiquant le prétendu manque d'anticipation de la période hivernale par les services de l'État", assure le cabinet du préfet dans son communiqué rappelant la mise en place du plan grand froid notamment.

Pour appuyer ses propos, le préfet rappelle l'ouverture de 50 places au sein de l'hôpital Desgenettes (3e arrondissement) le 23 janvier prochain, de 140 places dans un bâtiment de la SNCF (9e arrondissement) en février et enfin de 47 places supplémentaires dans l'ancien commissariat de Villefranche-sur-Saône d'ici la fin février. L'élu réaffirme "la disponibilité des services de l'État pour faire émerger des solutions rapides et innovantes d'hébergement d'urgence".

Ces actions demeurent toutefois insuffisantes aux yeux du maire de Lyon. Il avait déjà alerté le gouvernement, en décembre dernier, sur le sort des enfants à la rue, par le biais d'une tribune avec d'autres élus de gauche.

Juliette Vignaud