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"J'attends la mort": en grève de la faim, une mère Lyonnaise dénonce la lenteur de la justice après la mort de sa fille

La mère de Johanna, jeune Lyonnaise morte écrasée par un bus le 16 juin 2019 au niveau de la rue de la République, entame ce jeudi une grève de la faim. Son dernier espoir pour être entendue par la justice.

"J'attends la mort, il n'y a que ça qui me sauvera." Des mots forts, graves et montrant une terrible détermination. Sandrine Barthélémy pousse auprès de BFM Lyon un cri de détresse, quatre ans après la mort de sa fille Johanna.

La jeune femme a trouvé la mort le 16 juin 2019, écrasée par un bus au niveau de la rue de la République à Lyon. Plus de quatre ans après, sa mère ne parvient pas à faire le deuil et entamera ce jeudi une grève de la faim.

Une dernière menace, "qui ne lui fait pas peur", pour que la justice qu'elle juge trop lente l'écoute enfin.

"Je suis fatiguée, ça va très mal. Je ne vais pas au cimetière tranquillement et je suis toujours dans le combat, en permanence", confie Sandrine Bathélémy au micro de BFM Lyon.

Le lieu de cet accident mortel était la rue de la République, une zone de rencontre à Lyon où se côtoient vélos, bus ou encore piétons. Ce sont d'ailleurs bel et bien ces derniers qui ont la priorité sur les autres. "On me doit la vérité car cet accident n'aurait jamais dû arriver. Traverser une rue n'est pas un acte pour finir à la morgue", dénonce la mère de famille sur notre antenne.

Une plainte bientôt déposée contre l'État

Face à une rue considérée comme non-adaptée, Sandrine Barthélémy accuse sur notre antenne la négligence des pouvoirs publics de l'époque et Kéolys, l'exploitant des TCL.

Pour l'heure, seul le chauffeur du bus a été mis en examen pour homicide involontaire. Une décision de toute façon trop lente, selon l'avocat de la mère endeuillée. "Lorsqu'une victime a affaire avec la justice, elle va être confrontée à un parcours totalement inadmissible", fustige Me Jean Sannier auprès de BFM Lyon.

"On attend quelque chose de la justice et non pas de devoir attendre des mois, puis des années, et n'avoir aucun autre horizon que celui que voit aujourd'hui madame Bathélémy. C'est-à-dire l'obligation dans laquelle elle se trouve d'interpeller la justice", poursuit ce dernier.

Me Jean Sannier compte également porter plainte contre l'État français au motif que chaque citoyen a le droit, en Europe, d'être entendu dans un délai raisonnable.

Jordan Muzyczka et Louis Léger avec Alixan Lavorel