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Grèves contre la réforme des retraites: le maire de Villeurbanne explique son choix de ne pas fermer la mairie

Cédric Van Styvendael ne partage pas le choix des "mairies solidaires" qui ont fermé leurs portes lors des jours de grève contre la réforme des retraites. Pour lui, le combat se joue dans la rue.

"Il ne me semble pas que ce soit le rôle d'un maire." Depuis le début du mouvement de contestation contre la réforme des retraites, plusieurs maires de gauche ont décidé de fermer leur mairie lors des jours de grève.

"Ne pas pas mélanger sa responsabilité politique"

Une action qui ne risque pas de voir le jour à Villeurbanne, indique son maire Cédric Van Styvendael. Invité sur le plateau de BFM Lyon, l'élu a expliqué pourquoi il ne voulait pas suivre l'exemple de certains de ses camarades de la gauche. Parmi eux, Anne Hidalgo à Paris ou encore Michèle Picard à Vénissieux.

A Paris, une banderole favorable "au mouvement social", et donc hostile à la réforme des retraites avait même été déployée sur le fronton de l'hôtel de ville.

"Je pense qu'il ne faut pas mélanger sa responsabilité politique dans un établissement avec un certain nombre d'affichage de messages", a estimé l'élu Villeurbannais.

"En tant que maire, si je commence sur ce sujet-là, on pourrait ensuite me demander le faire sur pleins d'autres", explique Cédric Van Styvendael.

C'était Fabien Roussel, chef des communistes, qui avait appelé les maires le 24 janvier à "être solidaire" et se mettre en grève contre la réforme des retraites.

La manifestation avant la fermeture des mairies

Le maire de Villeurbanne a néanmoins battu le pavé à chaque jour de manifestation et s'est félicité de voir ses agents municipaux à ses côtés. Selon lui, c'est la bonne méthode de protestation.

"J'ai été manifesté. J'ai été content et heureux de voir qu'il y avait plein d'agentes et d'agents de la Ville qui étaient dans ces manifestations parce que je crois que l'on se battait pour la même chose", a-t-il expliqué au micro d'Élodie Poyade.

Cédric Van Styvendael a néanmoins précisé qu'il ne "jettait la pierre à personne", et que son opinion relevait de son "analyse personnelle".

"Villeurbanne est une ville populaire"

Si l'élu local ne compte pas faire partie de ses "mairies solidaires", il estime néanmoins que la mobilisation ne doit pas flancher à Villeurbanne, une ville "particulièrement touchée par la réforme des retraites".

"Villeurbanne est une ville populaire, et donc des personnes qui ont des métiers pénibles, on en a beaucoup. Ils ne comprennent pas ce gouvernement qui ne revient pas sur l'intégration des closes de pénibilité."

Avec de nombreux métiers de santé et occupés par des femmes, qui sont selon les opposants à la réforme des retraites les plus touchées par cette dernière, Villeurbanne pourrait payer le prix de ce projet du gouvernement.

"Je vous avoue qu'aujourd'hui une fois de plus, Macron a réussi à m'apporter une majorité de soutien sur cette mobilisation, y compris à droite où ils ne sont pas complètement à l'aise sur cette question", souligne le maire, sourire en coin.

À Lyon, la mobilisation la plus importante s'est tenue le 31 janvier, avec 45.000 manifestatnts selon les syndicats et 25.000 selon la police. Le prochain rassemblement est prévu pour le 11 février, un samedi en pleines vacances pour la zone lyonnaise.

Juliette Moreau Alvarez