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Deux ans après son arrestation en Iran, où en est la situation de Benjamin Brière?

Il avait été arrêté par les forces de l'ordre iraniennes puis condamné après avoir pris des photos de zones "interdites", avec son drone, dans un parc naturel.

Deux ans jour pour jour après l'arrestation de Benjamin Brière, ses proches continuent le combat. Le touriste rhodanien de 36 ans avait été arrêté le 26 mai 2020 en Iran après avoir pris des photos de zones "interdites", avec son drone, dans un parc naturel.

"Il vit dans la terreur"

Il avait ensuite été incarcéré dans la prison de Vakilabad à Masshad, dans le nord-est du pays En janvier 2022, alors qu'il clame son innocence, Benjamin Brière avait été condamné à huit ans et huit mois de prison pour espionnage et propagande contre le régime. Le Quai d'Orsay avait alors dénoncé une "condamnation inacceptable" de la justice iranienne.

Depuis, ses proches se battent auprès des autorités françaises et européennes afin de faire libérer le Français. Dans une vidéo publiée ce jeudi, jour anniversaire de son arrestation, sa sœur Blandine Brière estime que son frère "est oublié" dans les prisons iraniennes. Elle rappelle aussi qu'il vit "l'enfer" dans sa geôle.

"Il a été placé deux mois à l'isolement dont un sans voir la lumière du jour. Il est enfermé dans une prison qui viole tous les droits humains, il vit dans la terreur (...) Il vit dans une inhumanité qu'on ne peut même pas imaginer ", dénonce-t-elle face caméra dans cette vidéo publiée sur Youtube.

Au début de l'année 2022, Benjamin Brière avait entamé une grève de la faim qui a duré 35 jours afin de protester contre ses conditions de détention.

"Ça devient insupportable"

Pour son avocat, le Rhodanien, toujours emprisonné, se trouve dans un état à la fois "d'angoisse, de dépression et de colère".

"Il a le sentiment qu'il est évidemment abandonné mais il ne l'est pas complètement et heureusement", souligne Me Philippe Valent auprès de BFM Lyon.

Ses proches se battent toujours pour mettre en lumière l'injustice vécue par Benjamin Brière. Pour sa sœur, il n 'est évidemment pas un espion" mais "un otage".

Elle en appelle aujourd'hui à la nouvelle ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna et à Emmanuel Macron pour faire changer les choses. L'avocat de la famille Me Philippe Valent souhaite lui que la France se montre plus ferme vis-à-vis de l'Iran.

"Deux ans pour rien, ça devient insupportable (...) Je pense qu'il est temps que les parties françaises et l'Union européenne répondent à cette diplomatie des otages par un volet de sanctions qui soit drastique. Cette forme de politique de prises d'otage ne peut plus perdurer".

Blandine Brière rappelle que hormis son frère, trois autres Français sont actuellement emprisonnés en Iran, "pris en otage", dont la chercheuse de Sciences Po Paris Fariba Adelkhah.

Gauthier Hartmann