BFM Lyon
Lyon

"C'est un honneur": des vitraux de Notre-Dame de Paris restaurés dans un petit atelier rhodanien

400 mètres carrés de panneaux vont être remis à neuf par les artisans d'une entreprise centenaire basée à Saint-Genis-les-Ollières. Une mission d'ampleur avec des contraintes de calendrier importantes.

"Vitrail Saint-Georges": le nom de l'entreprise se distingue, en lettres blanches sur fond vert de part et d'autre d'un vieux portail. Un chemin de terre jonché de trous remplis de flaques d'eau s'élance à travers des grilles ouvertes. Au fond, se trouve un atelier où s'affairent quinze salariés. Près de la moitié d'entre eux se sont vu confier une mission d'une importance bien particulière.

Au mois d'avril dernier, "Vitrail Saint-Georges", atelier centenaire installé dans la petite commune rhodanienne de Saint-Genis-les-Ollières, a décroché le gros lot. C'est ici que sont restaurés 400 mètres carrés de vitraux de la sacristie et du chœur de Notre-Dame de Paris, amochés par l'incendie du 15 avril 2019.

Les premiers panneaux sont arrivés au mois de décembre. Ils devront être rendus comme neufs dans environ deux ans et demi. "Un chantier pareil, en temps normal, je pense qu'on peut largement doubler le temps, voire le tripler", fait remarquer Jean Mône, responsable de "Vitrail Saint-Georges", pour souligner l'ampleur de la tâche à accomplir.

Nettoyer puis ressouder

Première étape avant la restauration, un décrassage au peigne fin des vitraux. "Là, typiquement, on a un panneau qui n'est pas nettoyé de ce côté-là et nettoyé de ce côté-ci", pointe le gérant au micro de BFM Lyon.

Vient ensuite un travail tout aussi minutieux. L'essentiel du plomb abîmé doit être délicatement retiré du panneau. "Je vais bientôt m'apprêter à souder mon plomb tout neuf sous le vieux plomb du vitrail", poursuit un vitrier drapé d'un tablier.

"Quand j'ai intégré cet atelier, j'ai appris qu'on allait restaurer Notre-Dame, se souvient-il. Finalement, une restauration pareille, ça a une portée particulière, symbolique, on pourrait dire émotionnelle pour certains."

"Le chantier le plus impressionnant que je verrai"

Une de ses collègues approuve. "Je suis toute nouvelle et c'est le chantier le plus impressionnant que je verrai dans ma vie, s'émeut la jeune femme, masque FFP2 sur le nez. Je ne verrai ça qu'une fois et c'est un honneur quelque part."

Par le passé, les artisans de "Vitrail Saint-Georges" ont pris part à divers chantiers d'ampleur. Et notamment celui de la verrière des galeries Lafayette de Lyon, il y a quatre ans.

Dans les prochains jours, les vitriers recevront la visite des architectes des Monuments historiques nationaux. Ces derniers viendront valider les rénovations déjà effectuées.

Adrien Blettery avec Florian Bouhot