BFMTV
International

Washington juge "crédible" que Moscou "vole" du blé ukrainien "pour le vendre"

Antony Blinken, chef de la diplomatie américain, le dimanche 15 mai 2022

Antony Blinken, chef de la diplomatie américain, le dimanche 15 mai 2022 - John MacDougall - AFP

L'ambassadeur d'Ukraine à Ankara a aussi accusé début juin la Russie de "voler" et d'exporter des céréales ukrainiennes, notamment vers la Turquie.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a jugé ce lundi "crédibles" les informations selon lesquelles la Russie "vole" les exportations de céréales ukrainiennes, bloquées en raison du conflit, "pour les vendre à son propre profit." "Tout cela est délibéré", a-t-il dit lors d'une conférence sur l'insécurité alimentaire, accusant le président russe Vladimir Poutine de faire du "chantage" pour obtenir une levée des sanctions internationales contre l'invasion de l'Ukraine.

Il a estimé que Moscou avait en outre commencé à garder ses propres exportations de nourriture, après avoir imposé un "blocus naval en mer Noire qui empêche les récoltes ukrainiennes d'être acheminées" à travers le monde.

Des "céréales ukrainiennes volées"

Le New York Times a rapporté que Washington avait averti mi-mai 14 pays, principalement en Afrique, que des cargos russes transportaient des "céréales ukrainiennes volées". Antony Blinken a fait référence à cet article du quotidien américain, sans toutefois confirmer directement l'alerte adressée aux pays africains.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit lundi que 20 à 25 millions de tonnes de céréales étaient actuellement bloquées en Ukraine en raison de la guerre, un volume qui pourrait tripler d'ici l'automne.

"Nous avons besoin de couloirs maritimes et nous en discutons avec la Turquie et le Royaume-Uni" ainsi qu'avec l'ONU, a-t-il affirmé.

Le conflit russo-ukrainien oppose depuis le 24 février deux superpuissances céréalières: la Russie et l'Ukraine assurent à elles deux 30% des exportations mondiales de blé. Il a provoqué une flambée des cours des céréales et des huiles, dont les prix ont dépassé ceux atteints pendant les printemps arabes de 2011 et "les émeutes de la faim" de 2008.

A.G avec AFP