BFMTV
International
Alerte info

Séismes en Turquie: Erdogan demande "pardon" pour des retards dans les secours

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, à Ankara le 1er février 2022

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, à Ankara le 1er février 2022 - Adem ALTAN

Trois semaines après les séismes qui ont déchiré le plateau anatolien, le président turc Recep Tayip Erdogan a présenté ses excuses pour la lenteur du secours à la population sinistrée. Il se trouvait ce lundi dans la province d'Adiyaman, région du sud-est de la Turquie touchée de plein fouet par la catastrophe.

Le 6 février dernier, plusieurs séismes faisaient trembler le plateau anatolien, frappant particulièrement la Turquie et endeuillant aussi la Syrie voisine. Tandis que la population sinistrée a souvent mis en cause la lenteur des secours, le président turc Recep Tayyip Erdogan demandé "pardon", ce lundi, pour les retards engendrés.

C'est lors d'une prise de parole destinée aux habitants de la province d'Adiyaman, l'une des plus touchées par le séisme dévastateur du 6 février, que le chef de l'Etat a formulé ses excuses en la matière.

"En raison de l'effet dévastateur des secousses et du mauvais temps, nous n'avons pas pu travailler de la manière que nous voulions à Adiyaman pendant les premiers jours. Je demande pardon pour cela", a déclaré le chef de l'Etat turc lors d'une visite dans cette province, trois semaines après le tremblement de terre qui a fait plus de 44.000 morts en Turquie et également touché la Syrie voisine.

Le président turc, au pouvoir depuis vingt ans et qui souhaite se maintenir à son poste lors des élections prévues le 14 mai, a essuyé de vives critiques de la part de rescapés reprochant à l'Etat la lenteur des secours. Quatre jours après la catastrophe, Recep Tayyip Erdogan avait esquissé une forme de mea culpa, déjà à Adiyaman, sans toutefois demander pardon. "Les destructions ont affecté tellement d'immeubles (...) que, malheureusement, nous n'avons pas pu conduire nos interventions aussi vite qu'espéré", avait-il alors déclaré.

La colère jusque dans les stades

Il avait également reconnu des "lacunes" dans la réponse apportée au séisme, ajoutant qu'il est "impossible d'être préparé à un désastre pareil". Dans cette province et celle d'Hatay, également très touchée, des rescapés avaient manifesté leur colère quelques jours après la catastrophe naturelle.

L'un d'eux, Mehmet Yildirim, avait assuré le 10 février n'avoir vu "personne", "pas d'Etat, pas de police, pas de soldats" avant "14H00 le deuxième jour du séisme", soit 34 heures après la première secousse. Il avait accusé les autorités d'avoir laissé la population "livrée à elle-même" dans la province d'Adiyaman.

Ce week-end, ce sont des supporteurs de foot de clubs stambouliotes qui ont également crié leur mécontentement dans les stades, appelant à la démission du gouvernement. Lundi, le président turc a promis la construction de près de 50.000 nouveaux logements dans cette province d'Adiyaman sur un total de 309.000 qui doivent sortir de terre dans les onze provinces affectées par le séisme.

R.V. avec AFP