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Bombardement d'une école, sanctions du G7... La situation au 74e jour de la guerre en Ukraine

Des dizaines de personnes étaient portées disparues ce dimanche à la suite d'un bombardement dans l'est de l'Ukraine, où se concentre l'offensive russe, à la veille des célébrations de la victoire sur l'Allemagne nazie.

Les derniers combattants retranchés à Marioupol ont affiché leur détermination à tenir, en ce 74e jour de la guerre en Ukraine, malgré la crainte d'un assaut final à la veille de la commémoration à Moscou de la victoire contre l'Allemagne nazie.

· Un bombardement d'une école fait 60 morts

L'est de l'Ukraine a été particulièrement touché ce week-end avec le bombardement samedi d'une école où 60 personnes ont été tuées, a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

"Pas plus tard qu'hier, dans le village de Bilogorivka, dans la région de Lougansk, une bombe russe a tué 60 civils", a affirmé le président ukrainien lors d'une intervention en visioconférence à un sommet du G7. "Ils essayaient de trouver refuge dans le bâtiment d'une école ordinaire qui a été visée par une frappe aérienne russe", a-t-il ajouté.

"Une bombe aérienne a frappé une école et 60 personnes sont mortes sous les décombres", a indiqué de son côté le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, à la télévision en langue russe Current Time TV. "Il y a toujours des frappes très fortes sur Bilogorivka", a-t-il poursuivi.

Il a précisé que dans la région de Donetsk, les troupes russes avaient poursuivi leurs opérations offensives autour de Lyman, Popasnyansky, Severodonetsk et Avdiivka. Et que la situation était "tendue" du côté de la Moldavie.

· Les militaires d'Azovstal ne souhaitent pas "capituler"

Les militaires ukrainiens retranchés depuis de nombreuses semaines dans les galeries souterraines de l'immense aciérie Azovstal, dernier bastion de résistance face à l'armée russe dans le port dévasté de Marioupol (sud-est) ont annoncé ce dimanche qu'ils excluaient de se rendre.

"Capituler n'est pas une option car notre vie n'intéresse pas la Russie. Nous laisser en vie ne leur importe pas", a déclaré Ilya Samoïlenko, officier du renseignement ukrainien au cours d'une conférence de presse diffusée par vidéo. "Tous nos vivres sont limités. Il nous reste de l'eau. Il nous reste des munitions. Nous aurons nos armes sur nous. Nous nous battrons jusqu'à la meilleure issue de cette situation", a-t-il ajouté depuis les sous-sols du site industriel.

"Nous, personnel militaire de la garnison de Marioupol, avons été témoins des crimes de guerre commis par la Russie, par l'armée russe. Nous en sommes les témoins", a ajouté Ilya Samoïlenko, qui parlait tantôt ukrainien tantôt anglais pendant la conférence.

Depuis plusieurs semaines, Marioupol est presque entièrement sous contrôle des Russes. Seule lui échappe l'immense aciérie Azovstal que l'armée russe pilonne sans relâche, en plus d'attaques importantes au sol à l'origine de violents combats.

· Volodymyr Zelensky affirme que le "mal est de retour" en Europe

Dans une vidéo enregistrée pour le 8-Mai, Volodymyr Zelensky a affirmé que le "mal est de retour" en Europe, comparant l'invasion de l'Ukraine par la Russie à l'agression des pays européens par l'Allemagne nazie, dans un discours de commémoration de la Deuxième guerre mondiale.

"Des décennies après la Deuxième guerre mondiale, les ténèbres sont retombées sur l'Ukraine et elle est à nouveau noire et blanche", dit le président ukrainien dans un enregistrement vidéo où il est filmé en noir et blanc devant des immeubles d'habitation détruits.

"Le mal est de retour, dans un uniforme différent, sous des slogans différents, mais avec le même objectif", a-t-il ajouté dans cette vidéo sous-titrée en anglais et présentant des images d'archives du dernier conflit mondial ainsi que des images en noir et blanc de l'invasion russe.

Le dirigeant ukrainien compare les bombardements des villes européennes par l'Allemagne nazie à ceux de son pays par la Russie. Il accuse Moscou de mettre en oeuvre "une reconstitution sanglante du nazisme" en utilisant "ses idées, ses actions, ses mots et symboles" et de d'en répéter les "atrocités" tout en donnant des justifications "visant à attribuer à ce mal un but sacré".

Le président russe Vladimir Poutine a assuré pour sa part que "comme en 1945, la victoire sera à nous", multipliant les comparaisons entre la Seconde Guerre mondiale et le conflit en Ukraine dans ses voeux du 8 mai.

· Le G7 s'engage à ne plus acheter de pétrole russe

"Le G7 tout entier s'est engagé aujourd'hui à interdire ou supprimer progressivement les importations de pétrole russe", a annoncé ce dimanche la Maison Blanche dans un communiqué.

Cette décision "va porter un coup dur à la principale artère irriguant l'économie de (Vladimir) Poutine et le priver des revenus dont il a besoin pour financer sa guerre" contre l'Ukraine, affirme l'exécutif américain.

Son communiqué ne précise toutefois pas quels engagements exactement a pris chacun des membres du G7, à savoir l'Allemagne (qui en a la présidence cette année), le Canada, les Etats-Unis, la France, l'Italie, le Japon, et le Royaume-Uni.

Le G7 tenait dimanche, en visioconférence, sa troisième réunion de l'année, avec la participation du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Dans un communiqué, les pays membres ont condamné les actions de Vladimir Poutine qui "couvrent la Russie et les sacrifices historiques de son peuple de honte".

· Des invités importants en Ukraine

Trois invités, du monde politique et du monde culturel, étaient présents ce dimanche en Ukraine.

Jill Biden s'est rendue en Ukraine à l'occasion d'une brève visite surprise, a annoncé son porte-parole, et a rencontré son homologue ukrainienne Olena Zelenska à Oujhorod, dans une école proche de la frontière slovaque. La Première dame des Etats-Unis se trouvait en Slovaquie cette semaine, notamment pour rencontrer des familles de réfugiés ukrainiens et son incursion en Ukraine avait été gardée secrète jusqu'au dernier moment.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'est lui rendu à Irpin dans la banlieue de Kiev, ville dévastée par des combats intenses entre les armées ukrainienne et russe, avant son occupation en mars par les Russes, a annoncé Oleksandre Markouchine, le maire de la ville, sur Telegram. La visite de Justin Trudeau en Ukraine n'avait elle aussi pas été annoncée. Il doit rencontrer le président Zelensky "et réaffirmer notre soutien inébranlable au peuple ukrainien", ont indiqué pour leur part ses services.

Enfin, Bono s'est produit aux côtés du guitariste de U2, "The Edge", lors d'un spectacle dans une station de métro du centre de Kiev, où le leader du groupe a aussi prononcé sa propre prière "pour la paix". Depuis le quai d'une station de métro de Kiev, l'icône du rock, âgée de 61 ans, a entonné les classiques de U2 "Sunday Bloody Sunday", "Desire" et "With or without you".

"Les gens en Ukraine ne se battent pas seulement pour votre propre liberté, vous vous battez pour nous tous qui aimons la liberté", a déclaré Bono pendant une pause.

Le chanteur a aussi fait référence aux conflits passés dans l'Irlande natale du groupe et aux troubles qu'elle a connus avec un voisin plus puissant.

C.Bo. avec AFP