BFMTV
International

Poutine, un "dictateur paranoïaque": des articles anti-guerre ont été publiés sur un site pro-Kremlin

Vladimir Poutine le 9 mai 2022 à Moscou pour le discours du jour de la Victoire

Vladimir Poutine le 9 mai 2022 à Moscou pour le discours du jour de la Victoire - Mikhail METZEL / SPUTNIK / AFP

Deux journalistes russes, Alexandra Miroshnikova et Egor Polyakov, ont mis en ligne une quarantaine d'articles anti-guerre et anti-Poutine sur un site pro-Kremlin, ce lundi 9 mai.

Deux journalistes russes travaillant pour le site d’information en ligne pro-Kremlin lenta.ru ont mis en ligne ce lundi de virulents articles contre la guerre menée en Ukraine par Moscou, à l'occasion de l'anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale.

"Nous devions le faire aujourd'hui. Nous voulions rappeler à tous ce pourquoi nos grands-pères se sont vraiment battus en ce beau Jour de la Victoire: pour la paix", a déclaré à nos confrères du Guardian Egor Polyakov, l'un des deux journalistes.

Les titres des articles publiés par le journaliste de 30 ans ciblent directement le Kremlin et le leader russe. "Vladimir Poutine a menti sur les plans de la Russie en Ukraine", "L'armée russe s'est révélée être une armée de voleurs et de pillards" et "La Russie abandonne les cadavres de ses troupes en Ukraine", pouvait-on lire sur le site, avant que les publications ne soient retirées.

Toutefois, le Guardian indique que la quarantaine d'articles publiée par Egor Polyakov et sa collègue Alexandra Miroshnikova est toujours accessible grâce à un logiciel d'archivage web.

Dans ces textes, Vladimir Poutine est notamment qualifié de "dictateur paranoïaque pitoyable" et est accusé de mener "la guerre la plus sanglante du XXIe siècle."

"Bien sûr que j'ai peur"

Depuis le début de la guerre, Vladimir Poutine a fait passer plusieurs lois faisant de la diffusion de "fausses informations" sur l'armée russe un délit passable d'amendes ou de peines de prison. Les journalistes risquent jusqu'à 15 ans d'emprisonnement.

"Bien sûr que j'ai peur", reconnaît Egor Polyakov. "Je n'ai pas honte de l'admettre. Mais je savais ce que je faisais, quelles pourraient être les conséquences."

Ce lundi, lors des commémorations de la fin de la Seconde Guerre mondiale, des messages pro-Ukrainiens sont apparus sur les écrans de TV en Russie. "Vos mains sont couvertes du sang de milliers d'Ukrainiens et de leurs enfants. La télévision et les autorités mentent. Non à la guerre", ont pu lire des milliers de téléspectateurs russes.

Ariel Guez