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"On est toujours seuls sur le terrain": l'appel de la députée ukrainienne Lesia Vasylenko, en mission à Paris

Lesia Vasylenko, députée d'opposition, émargeant au parti ukrainien Voix, est à Paris ce jeudi où elle avait rendez-vous avec le président du Sénat, Gérard Larcher, et le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Clément Beaune. Elle a récapitulé auprès de notre antenne les espoirs et les attentes qu'elle nourrit devant la communauté internationale.

D'ordinaire, au Parlement, elle siège avec l'opposition à Volodymyr Zelensky. Mais depuis l'invasion de son pays par la Russie, il s'agit à présent de faire bloc. Et c'est au milieu d'une délégation ukrainienne que la députée du parti de centre droit Voix, Lesia Vasylenko, a débarqué à Paris pour solliciter un renforcement du soutien de la France à son peuple aux prises avec l'armée russe depuis 36 longs jours déjà.

"L'Ukraine a toujours besoin de soutien"

Ce jeudi matin, Lesia Vasylenko devait rencontrer le président du Sénat, Gérard Larcher et le secrétaire d'État aux Affaires européennes, Clément Beaune.

Avant même ces entrevues, elle a formulé - dans un français parfait - ses attentes dans notre matinale.

"L'Ukraine a toujours besoin de soutien, d'un grand, grand soutien international puisqu'on combat l'agression de la deuxième armée la plus puissante au monde, la plus grande armée en Europe", a-t-elle déclaré sur BFMTV. "Et on est toujours seuls sur le terrain", a-t-elle encore déploré.

La France fournit déjà du matériel défensif - tel qu'un armement anti-chars - à l'Ukraine. Un apport insuffisant selon la parlementaire: "Si c'était une guerre d'une journée seulement, ce serait assez. Mais la guerre dure depuis 36 jours et on ne sait pas quand ça s'arrêtera. Donc on a toujours besoin de plus d'armes, plus d'aide humanitaire, médicinale".

Elle plaide pour le rétablissement d'une "sécurité commune"

Lesia Vasylenko, qui peine à croire à la sincérité de Moscou quant à l'évacuation de Marioupol, a encore complété: "on a besoin en plus que la communauté internationale s'unisse autour de l'Ukraine et fournisse aux civils des couloirs humanitaires et en fasse plus".

"C'est une guerre trop grande, la plus importante en Europe depuis la Seconde guerre mondiale et on doit le comprendre", a-t-elle souligné sur notre antenne.

Ainsi, pour elle, au-delà du cas français, il s'agit de provoquer une prise de conscience planétaire. "Chaque pays se considérant comme un membre de la communauté internationale peut apporter son petit bout au rétablissement de la sécurité commune", nous a-t-elle confié.

Ce séjour parisien sera aussi l'occasion de souffler pour elle. Sur ses réseaux sociaux, la députée ukrainienne s'affiche régulièrement avec une kalachnikov, en bandoulière, ou posée sur son bureau. Sur CNN, on l'a vu dégainer un revolver. En France, pourtant, elle peut tomber les armes. "Je ne les porte pas en France, pas à Paris", a-t-elle souri devant nos caméras ce jeudi, avant de souligner: "Mais en Ukraine, ces armes de défense sont une nécessité. Donc j'ai le pistolet presque tout le temps avec moi et je dors avec".

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV