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Nouvelle-Zélande

Nouvelle-Zélande: le dictionnaire anglais Oxford intègre 47 mots en māori

Le drapeau maori à l'extérieur du musée Te Papa de Nouvelle-Zélande, à Wellington, le 13 septembre 2018.

Le drapeau maori à l'extérieur du musée Te Papa de Nouvelle-Zélande, à Wellington, le 13 septembre 2018. - Marty MELVILLE / AFP

L'institution montre ainsi "l'impact profond et durable" de cette langue sur l'anglais néo-zélandais. Depuis les années 1970, le māori connaît un nouvel élan dans ce pays, où il est déjà considéré comme une langue officielle.

Le dictionnaire Oxford, qui se définit comme la référence de la langue anglaise, vient d'ajouter 47 mots ou expressions en māori, la langue parlée par le peuple du même nom, autochtone de Nouvelle-Zélande.

Par ces ajouts, l'institution a dit reconnaître "l'impact profond et durable" de cette langue indigène, aussi appelée Te reo, sur la langue néo-zélandaise. Bien que certains mots figurent déjà dans le volume, ce changement reflète "le nombre substantiel de mots māori qui font désormais partie du vocabulaire des anglophones Māori et Pākehā (non-Māori)", selon un communiqué d'Oxford University Press, l'éditeur du dictionnaire.

"Kia ora e hoa"

Les rédacteurs du dictionnaire expliquent avoir "parcouru les archives, les romans, les journaux et même Twitter" pour trouver des exemples et utilisations de chaque mot, indique Oxford University Press.

Les Néo-Zélandais verront ainsi dans leur dictionnaire d'anglais le salut māori Kia ora e hoa, qui signifie "salut mon pote". On trouve également des mots tels que koha, un cadeau, ou korero, une conversation.

Toutefois, comme le rapporte The Guardian, le dictionnaire n'épelle pas les mots māori avec leurs macrons, ce graphème en forme de barre au-dessus de certaines lettres, couramment utilisés pour signifier un son long ou une voyelle double.

Des mots qui se rapportent à la terre et à l'environnement

Parmi les autres nouveautés figurent des mots qui résument des concepts māori et n'ont pas d'équivalent directs en anglais, tels que whenua - terre, en particulier la terre natale d'un Māori - et rāhui, qui est défini comme une interdiction formelle ou ritualisée d'entrer dans une zone ou d'entreprendre une activité, généralement promulguée temporairement afin de protéger une ressource.

En effet, plusieurs autres mots de cette mise à jour sont utilisés dans des contextes māori pour parler de la terre ou de l'environnement, tels que turangawaewae, qui signifie un endroit où l'on appartient ou où l'on a établi un droit de résidence ou kaitiaki, utilisé pour désigner le gardien ou l'intendant des ressources naturelles d'un environnement ou d'un lieu.

Combinaisons anglaises et māori

Le Te reo māori est déjà une langue officielle de la Nouvelle-Zélande. Depuis les années 1970, elle connaît un nouvel élan, résultat de campagnes menées par des activistes linguistiques et politiques.

L'un des nouveaux ajouts - taihoa, qui demande à quelqu'un d'être patient ou d'attendre - représente une combinaison des sensibilités linguistiques anglaise et māori. De nombreux Néo-Zélandais prononcent le mot "tie-ho" - et beaucoup d'entre eux ne savaient peut-être pas, jusqu'à ces dernières années, qu'ils utilisaient un mot māori, explique The Guardian.

"C'est un excellent exemple de quelque chose qui ne peut avoir de sens qu'en Nouvelle-Zélande, qui ne peut être créé qu'en Nouvelle-Zélande", a déclaré John Macalister, professeur de linguistique appliquée à l'université Victoria de Wellington. "J'aime cela parce que cela rappelle l'histoire de ce pays et de cette société, et que les gens l'utilisent sans savoir d'où il vient".

Salomé Robles