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Australie

Sydney et l'Est de l'Australie asphyxié par la fumée des incendies

Des touristes avec des masques sous le pont de Harboug Bridge, entouré de la fumée causée par les feux de brousse, à Sydney le 10 décembre 2019

Des touristes avec des masques sous le pont de Harboug Bridge, entouré de la fumée causée par les feux de brousse, à Sydney le 10 décembre 2019 - Peter Parks / AFP

Les feux de brousse et feux de forêts qui durent depuis début septembre génèrent d'importants brouillards de fumées toxiques, qui enveloppent ce mardi l'Est de l'Australie et la ville de Sydney. 319.000 hectares de végétation ont déjà été ravagés par les incendies.

L'Est de l'Australie et notamment Sydney étaient recouverts ce mardi d'un brouillard de fumées toxiques dégagé par les feux de forêts qui pourraient s'intensifier en raison de conditions météorologiques "extrêmes". Les incendies sont courants durant cette saison, mais cette année, ils sont particulièrement forts et durent depuis début septembre.

A Sydney, ville la plus peuplée du pays, cette fumée toxique a déclenché des détecteurs de fumée, contraignant les pompiers à aller de bureaux en bureaux, toutes sirènes hurlantes. Une course de yachts a été interrompue par les organisateurs en raison des conditions qualifiées de "trop dangereuses". "La fumée dégagée par tous les incendies est si importante dans le port qu'on ne voit rien, c'est donc trop dangereux", a déclaré Di Pearson, porte-parole de la Sydney Solas.

Beaucoup d'habitants s'étouffaient sous leur masque en raison de l'épaisse fumée âcre. Certaines liaisons en ferries ont été annulées et pendant les récréations, les écoliers ont été confinés à l'intérieur, la pollution dépassant largement des niveaux "dangereux".

319.000 hectares brûlés et les conditions s'aggravent

L'Est de l'île-continent est depuis des semaines enveloppé par un nuage de fumée lié aux feux de forêts qui font rage depuis plus de trois mois en raison de la sécheresse. L'ampleur de ce phénomène de fumée toxique s'est cependant aggravé mardi. "C'est le pire qu'on ait eu, c'est sûr", a affirmé Bruce Baker, 82 ans, un habitant de Gosford, au nord de Sydney, qui a exceptionnellement renoncé à sa promenade matinale en raison de cette pollution. "Ça assèche la gorge. Sans être asthmatique, on le ressent".

Des vents forts et des températures élevées sont attendus mardi, des conditions météorologiques "extrêmes" susceptibles "d'attiser les braises" et de déclencher ainsi des incendies dans les banlieues, menaçant ainsi des habitations.

Les pompiers des zones rurales de Nouvelle-Galles du Sud ont affirmé que l'épaisse couche de fumée qui recouvre l'Est du pays a cependant permis de "retarder la détérioration des conditions" favorables aux incendies. Cependant, "des vents de plus en plus forts risquent d'aggraver ces conditions cet après-midi", selon la même source.

Mardi matin, l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud comptait près d'une centaine de feux de brousse, et l'Etat du Queensland des dizaines. Les températures devraient dépasser les 40°C dans certaines parties de l'Australie. Au nord-ouest de Sydney, des incendies de forêts, qui brûlent depuis plusieurs semaines, ont fusionné en un seul et unique "mégafeu" qui a déjà détruit 319.000 hectares de terres, principalement dans des parcs nationaux.

Le gouvernement australien défend son action

Le Premier ministre Scott Morrison, qui n'a fait aucune déclaration concernant cette fumée toxique qui recouvre certaines parties du pays depuis des semaines, a défendu la manière dont son gouvernement gère ces incendies. Il a par ailleurs déclaré ne pas envisager de professionnaliser davantage le corps des pompiers qui, en milieu rural, est essentiellement constitué de bénévoles.

"Notre politique est pertinente lorsqu'il s'agit de s'attaquer au changement climatique et d'agir en conséquence. Nos actions en matière de changement climatique donnent les résultats escomptés", a-t-il déclaré.

Le gouvernement conservateur de Scott Morrison, ardent défenseur de la très puissante et lucrative industrie minière australienne, est notamment accusé par d'ex-chefs des pompiers de ne pas avoir tenu compte de leurs mises en garde concernant le réchauffement climatique. Plus de six personnes sont mortes depuis le début des incendies en septembre et environ deux millions d'hectares sont partis en fumée, soit l'équivalent de la moitié de la superficie de la Suisse.

J. G. avec AFP