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Négociations suspendues à la conférence sur le climat de Durban

Les quelque 190 pays réunis à Durban depuis deux semaines pour trouver un successeur au protocole de Kyoto, peinaient toujours vendredi, au dernier jour des négociations, à se mettre d'accord sur un nouveau régime contraignant de réductions des émissions

Les quelque 190 pays réunis à Durban depuis deux semaines pour trouver un successeur au protocole de Kyoto, peinaient toujours vendredi, au dernier jour des négociations, à se mettre d'accord sur un nouveau régime contraignant de réductions des émissions - -

par Jon Herskovitz et Nina Chestney DURBAN, Afrique du Sud (Reuters) - Les quelque 190 pays réunis à Durban depuis deux semaines pour trouver un...

par Jon Herskovitz et Nina Chestney

DURBAN, Afrique du Sud (Reuters) - Les quelque 190 pays réunis à Durban depuis deux semaines pour trouver un successeur au protocole de Kyoto, peinaient toujours vendredi, au dernier jour des négociations, à se mettre d'accord sur un nouveau régime contraignant de réductions des émissions de gaz à effet de serre.

Les pourparlers ont été suspendus dans la soirée après les critiques émises par l'Union européenne et les pays les plus vulnérables face au changement climatique sur un projet d'accord jugé insuffisant, a-t-on appris auprès de sources.

"Il y a une forte demande des pays en voie de développement qui estiment que les engagements pris dans les projets de texte ne sont pas suffisants", a indiqué le ministre norvégien du Changement climatique Erik Solheim.

Les discussions, qui pourraient reprendre et se poursuivre tard dans la nuit, achoppent toujours sur la forme juridique du futur système.

La Chine, l'Inde et les Etats-Unis, les trois plus grands émetteurs, ne sont pas liés par le protocole de Kyoto et refusent de s'engager sur des objectifs juridiquement contraignants réclamés par l'Union européenne. Pékin n'a toutefois pas exclu vendredi dernier de revenir sur sa position.

L'UE, elle, se dit prête à une seconde phase d'engagements à condition que tous les grands pays émetteurs de GES s'accordent sur des réductions contraignantes à partir de 2020.

Le projet de texte incriminé évoque un "cadre légal", une mention jugé floue et insuffisante par les partisans du caractère contraignant du plan de réduction de GES.

Le nouveau texte pourrait faire état d'un "instrument légal" ou d'un "protocole ou autre instrument légal" qui sous-entend un engagement davantage contraignant.

RALLIEMENT

Durant la conférence, un groupe de 48 des pays les moins développés a annoncé soutenir le projet européen, rejoignant ainsi les pays africains et l'alliance de 43 petits Etats insulaires, l'Aosis.

Le plan européen prévoit l'adoption d'ici à 2015 d'un nouveau traité climatique mondial pourvu d'objectifs contraignants en termes de baisses des émissions, et une entrée en vigueur en 2020.

Le Brésil et de l'Afrique du Sud, dont les économies en pleine croissance contribuent fortement à la pollution mondiale, ont également rallié la feuille de route européenne.

"Le succès ou l'échec de Durban ne dépend que d'un petit nombre de pays qui n'ont pas encore affirmé leur engagement à la feuille de route (de l'Union européenne) et au contenu significatif qui devra être le sien", a indiqué le commissaire européen au Changement climatique, Connie Hedegaard, vendredi matin.

"Il est de plus en plus manifeste que l'Union européenne parle au nom d'une large majorité de participants", a souligné pour sa part le représentant du Royaume-Uni, Chris Huhne.

Le Japon a dit partager "des bases communes" avec l'Union européenne, et plusieurs autres pays développés, dont le Canada, ont manifesté leur soutien.

"Nous n'avons jamais vu de négociations climatiques progresser sans alliance entre pays développés et en développement", a souligné Alden Meyer, de l'Union of Concerned Scientists.

"L'UE a fait état de mouvements positifs de la part de l'Afrique du Sud et du Brésil, elle essaie maintenant de faire venir les Etats-Unis, la Chine et l'Inde."

Gregory Schwartz et Marine Pennetier pour le service français