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Turquie

Référendum en Turquie: le oui en tête selon des résultats partiels

Des partisans du "oui" célèbrent la victoire, le 16 avril au soir, à Istanbul.

Des partisans du "oui" célèbrent la victoire, le 16 avril au soir, à Istanbul. - Bulent Kilic - AFP

Les Turcs ont voté ce dimanche sur une révision constitutionnelle visant à remplacer le système parlementaire par un système présidentiel, et qui vise à donner les pleins pouvoirs au président Recep Tayyip Erdogan. Le camp du "oui" l'a emporté. L'opposition, elle, dénonce des manipulations.

Le "oui" l'a emporté, d'une courte avance. Le Haut-Conseil électoral turc a confirmé dimanche soir la victoire du camp du "oui" au référendum constitutionnel organisé dans la journée en Turquie. Le président Recep Tayyip Erdogan et le Premier ministre Binali Yildirim avaient revendiqué plus tôt dans la soirée la victoire du "oui" dans ce scrutin, visant à renforcer les pouvoirs présidentiels. Selon le dépouillement de 99% des bulletins de vote, le "oui" l'a remporté avec un peu plus de 51% des voix.

"Décision historique"

"Mes chers concitoyens, d'après les résultats non-officiels, le référendum prévoyant la présidentialisation du système s'est conclu par (une victoire du) oui", a déclaré Binali Yildirim lors d'un discours de victoire depuis le quartier-général de son parti, l'AKP, à Ankara.

De son côté, le président turc Recep Tayyip Erdogan a salué une "décision historique" tout en revendiquant la victoire, et a appelé les pays étrangers à "respecter" cette décision.

"La Turquie a pris une décision historique au sujet de son système de gouvernance", a-t-il déclaré lors d'un discours à Istanbul. "Nous voulons que les organisations et les pays étrangers respectent la décision de notre nation", a-t-il ajouté, évoquant par ailleurs la possibilité d'un nouveau référendum, sur le rétablissement de la peine de mort

Le résultat définitif connu "d'ici 11 à 12 jours"

Le Haut-Conseil électoral a confirmé la victoire du "oui" un peu plus tard dans la soirée. Au cours d'une conférence de presse, le chef de l'YSK, Sadi Güven, a affirmé que le "oui" devançait le "non" de quelque 1,25 million de voix, avec seulement 600.000 bulletins de vote qui restent à dépouiller, ajoutant que le résultat définitif serait annoncé "d'ici à 11 ou 12 jours".

Après dépouillement de 99% des bulletins de vote, le "oui" a remporté 51,34% des voix, selon l'agence de presse gouvernementale Anadolu. Des scènes de liesse ont éclaté à Istanbul et Ankara, où les partisans du "oui" sont descendus fêter leur victoire dans la rue.

L'opposition va contester le résultat

Mais l'opposition a d'ores-et-déjà fait savoir qu'elle va contester le résultat. Les deux principaux partis d'opposition au président turc Recep Tayyip Erdogan ont en effet dénoncé des "manipulations". 

Dénonçant la décision du Haut-Conseil électoral de valider les bulletins de vote non marqués du sceau officiel des bureaux de vote, le leader du CHP (social-démocrate), Kemal Kiliçdaroglu, a déclaré que les autorités avaient "rendu sujet à débat la légitimité du référendum", et "jeté une ombre sur la décision de la nation". Le deuxième parti d'opposition, le HDP, a quant à lui fait savoir sur Twitter qu'il allait contester les votes provenant de "deux tiers" des urnes.

Renforcement des pouvoir présidentiels

La révision constitutionnelle soumise au vote des Turcs dimanche prévoit le transfert du pouvoir exécutif au président, la suppression de la fonction de Premier ministre, et pourrait permettre à Recep Tayyip Erdogan de rester au pouvoir au moins jusqu'en 2029.

Pour le président turc, âgé de 63 ans, cette mesure est nécessaire pour doter la Turquie d'un exécutif fort et stable au moment où le pays affronte des défis économiques et sécuritaires majeurs.

Mais ses détracteurs dénoncent un texte rédigé sur-mesure pour satisfaire les ambitions de Recep Tayyip Erdogan, accusé de dérive autoritaire, notamment depuis un putsch qui a failli le renverser en juillet.

A.S. avec AFP