La mère de Mathias Depardon incarcéré en Turquie veut "garder confiance"

Mathias Depardon, un photojournaliste français, a été interpellé le 8 mai en Turquie où il résidait depuis cinq ans. Il est incarcéré depuis. Sa mère doit se rendre à ses côtés ce jeudi.

Elle veut garder espoir. La mère de Mathias Depardon, le photojournaliste français incarcéré en Turquie depuis début mai, doit se rendre ce jeudi à ses côtés. Une première visite en un mois accordée par les autorités turques qu'elle fera en compagnie du secrétaire général de Reporter Sans Frontières (RSF), alors qu'elle tente depuis plusieurs semaines de sensibiliser l'opinion publique et les politiques au sort de son fils.

"J'espère que je peux garder confiance, mais je vois que la France est derrière nous", a estimé Danièle Van de Lanotte mercredi lors d'un rassemblement de soutien organisé devant la mairie du IVe arrondissement à Paris.

Analyse des photos

Installé en Turquie depuis cinq ans, Mathias Depardon, journaliste indépendant qui aura 37 ans en juin, a été arrêté le 8 mai à Hasankeyf, dans la province de Batman, dans le sud-est de la Turquie, où il réalisait un reportage sur l'eau pour le magazine National Geographic. Une enquête pour "propagande du terrorisme" a été ouverte à son encontre. Les autorités turques reprochent par ailleurs à Mathias Depardon d'avoir travaillé sans carte de presse. Depuis, il attend que son sort soit scellé dans un centre d'accueil géré par la Direction des affaires migratoires à Gaziantep.

"Il est assez fort mais être dans une cellule et pouvoir sortir dix minutes par jour derrière des barreaux…", a expliqué la mère de Mathias Depardon. 

Après son arrestation, le photojournaliste avait entamé une grève de la faim qu'il avait interrompu trois semaines plus tard. "Je lui amène des magazines de la France, plein de choses de la France... un avant-goût de son arrivée le plus tôt possible", espère Danièle Van de Lanotte. Emmanuel Macron a demandé samedi dernier à son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, le retour en France "le plus vite possible" du photojournaliste.

L'exécution de la décision d'expulsion est suspendue à la conclusion d'une enquête policière en cours sur des photos de bâtiments de sécurité qu'il aurait prises, selon une source diplomatique française. "On attend l'analyse des photos, les quelques photos qu'il a prises, si elles sont pénales ou criminelles. Ce qu'elles ne seront pas", a affirmé la mère de Mathias Depardon. "Mais comment vont-ils les interpréter?".

J.C.