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"Je ne pouvais pas abandonner": Mustafa, rescapé du séisme en Turquie, a passé 11 jours sous les décombres

À Hatay, dans le sud de la Turquie, Mustafa est resté coincé 11 jours sous les gravats après les importantes secousses qui ont frappé le pays début février. Hospitalisé, il explique à BFMTV comment il a survécu.

Mustafa est un miraculé. Il y a deux semaines, le 6 février, il est au rez-de-chaussée de l’hôpital d’Hatay, dans le sud de la Turquie, quand un important séisme de magnitude 7,8 frappe la région. Désormais hospitalisé, Mustafa a été sorti des décombres après 278 heures d'attente. Onze longues journées durant lesquelles il s'est accroché à la vie.

"Je ne pouvais pas abandonner, je devais continuer à me battre", explique-t-il à BFMTV.

"J'ai mâché des plantes pour avoir un peu d’eau"

Quand le séisme frappe, le plafond du rez-de-chaussée de l'hôpital, où sa femme venait tout juste d’accoucher, lui tombe dessus. "Je n’ai pas pu m’enfuir parce que mon pied était coincé sous du béton. Pendant au moins 5 jours, j’ai gratté pour essayer de le sortir de là", raconte-t-il.

"Après, j'ai récupéré des plantes et je les ai mâché pour avoir un peu d’eau", explique Mustafa depuis sa chambre d'hôpital de Mersin.

Alors qu'il perd espoir, au onzième jour de son calvaire, "une tractopelle m’a touché le pied et là, j’ai vu de la lumière et de la fumée", continue Mustafa. "J'ai essayé de crier", raconte-t-il.

"Comme une renaissance"

"Être élevé vers le ciel et respirer, c’est une sensation incroyable, je n’arrivais pas à le croire, j’ai du mal à le décrire, c’est comme une renaissance."

Près de lui, sa femme porte précieusement leur petite fille. Durant 11 jours, elle a espéré son retour. "Quand j’ai vu qu’il avait été sauvé, j’étais en larmes, j’ai serré mon bébé dans mes bras et j’ai dit à ma fille: 'Papa est là, il ne nous a pas abandonnées, il est très fort, comme toi'", raconte-t-elle.

Dans quelques semaines, c’est ici, à Mersin, à l’ouest des zones sinistrées, qu’ils essaieront de reconstruire une toute nouvelle vie, à trois.

Jeanne Daudet et Audrey Alos