Un déserteur de Daesh raconte l'organisation de l'intérieur
Le jeune homme de 27 ans ne dévoilera ni son visage, ni son nom. Même à Akçakale, à la frontière entre la Syrie et la Turquie, il est toujours menacé de mort. Après avoir combattu aux côtés de l’Etat Islamique, il a déserté il y a deux mois, peu avant Noël. "Ils agissent avec brutalité contre les autres musulmans", dénonce-t-il. Face au journaliste de la chaîne anglaise Sky News, ce Syrien tient encore parfois des propos extrémistes. La raison de son départ? Il n’a pas supporté la décapitation d’un garçon de 14 ans à Raqqa, accusé d’avoir "maudit Dieu".
"Restez chez vous!"
Il raconte l’Etat islamique vu de l’intérieur, et les divisions qui s’y creusent: les combattants syriens d’un côté, ceux venus de l’étranger de l’autre. "Les combattants étrangers ont tout ce qu’ils veulent, des voitures, de l’aide pour se marier, de l’argent… Mais les Syriens, eux, ils n’ont rien".
Il veut aujourd’hui dissuader les jeunes musulmans d’Occident qui pourraient être tentés par le jihad. "Restez chez vous! Si vous voulez vraiment aider le peuple syrien, ce n’est que par la prière que vous pouvez le faire… "
L’ancien combattant s’est réfugié de l’autre côté de la frontière, en Turquie. Comme lui, de plus en plus de Syriens utiliseraient des passeurs pour fuir l’Etat Islamique.