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Syrie: la réponse cinglante de la France à Bachar al-Assad

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, le 16 novembre 2017 lors d'une conférence de presse à Riyad, en Arabie saoudite.

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, le 16 novembre 2017 lors d'une conférence de presse à Riyad, en Arabie saoudite. - Fayez Nureldine - AFP

Bachar al-Assad a vivement critiqué lundi l'action de la France en Syrie, l'accusant d'être un "soutien au terrorisme". Des propos "inacceptables" pour Emmanuel Macron, provenant de quelqu'un qui "a passé son temps à massacrer son peuple", rappelle Jean-Yves Le Drian.

"Quand on a passé son temps à massacrer son peuple, on a généralement un peu plus de discrétion". La réponse de Jean-Yves Le Drian aux propos du président syrien, qui s'en est violemment pris à la France lundi, est on ne peut plus claire. 

"Monsieur Bachar al-Assad ne semble pas vraiment en situation de pouvoir affirmer une prise de position politique tant qu'il est dépendant de la Russie et de l'Iran", a insisté le ministre français des Affaires étrangères, interrogé par des journalistes pendant un déplacement à Washington. 

Le chef de la diplomatie française a rappelé le rôle de la France, qui a été "dès le départ dans l'action de la coalition" internationale contre Daesh. "Aujourd'hui, c'est la coalition qui a permis la victoire", a-t-il estimé, jugeant que le régime de Damas ne pouvait à ce titre pas donner de "leçon" à Paris.

Lundi, le président syrien a vivement critiqué la France, l'accusant de "soutien au terrorisme" et estimant qu'elle n'avait "pas le droit de parler de paix" en Syrie, ce qui a provoqué une réponse cinglante du gouvernement français.

Des propos "inacceptables" pour Emmanuel Macron

Des propos qu'Emmanuel Macron a jugé "inacceptables" ce mardi midi, devant la presse, après avoir reçu le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg. "Nous avons été cohérents depuis le début", en luttant contre un seul ennemi, "Daesh", en Syrie, a déclaré le chef de l'Etat.

La diatribe d'Assad intervient quelques jours après des déclarations de Paris accusant le régime de Damas d'avoir fait "obstruction" aux dernières négociations à Genève, qui ont échoué. Le quai d'Orsay avait alors dénoncé la "stratégie d'obstruction irresponsable" du régime, estimant qu'il avait "refusé de s'engager" dans les pourparlers.

Déclenché en 2011 par la répression de manifestations pacifiques par le régime, le conflit en Syrie s'est complexifié au fil des ans avec l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé. Il a fait plus de 340.000 morts et des millions de déplacés et de réfugiés.

L.A., avec AFP