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Syrie

À Alep, les morts sont enterrés dans les jardins publics et les terrains vagues

Des "casques blancs" à la recherche de victimes d'un immeuble effondré à Alep, le 17 octobre 2016

Des "casques blancs" à la recherche de victimes d'un immeuble effondré à Alep, le 17 octobre 2016 - Karam Al-Masri - AFP

Faute de place dans les cimetières, les morts sont enterrés dans les jardins publics et les terrains vagues à Alep, sous le feu des bombardements du régime syrien et de son allié russe.

À Alep, cette ville pilonnée depuis la mi-septembre par l'armée syrienne et son allié russe, les cimetières sont pleins. Les morts sont alors enterrés dans les jardins publics et les terrains vagues, rapporte le site Les Observateurs.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, plus de 370 personnes, dont 68 enfants, ont été tuées depuis le début des bombardements dans cette deuxième ville de Syrie, divisée entre l'occupation par le pouvoir syrien et les rebelles. Depuis le début de la guerre, 200.000 personnes ont été tuées dans tout le pays.

Plusieurs corps dans la même tombe

Depuis 2013, plusieurs jardins publics de la zone est d'Alep, prise par les rebelles l'année précédente, ont ainsi été transformés en cimetières, rapporte un témoin, ambulancier dans les quartiers rebelles, pour France 24.

Selon lui, faute de place dans les jardins, certains habitants ont dû enterrer leurs proches dans des terrains agricoles ou des terrains vagues, entre deux immeubles. Il assure qu'il arrive même que plusieurs corps soient ensevelis dans la même tombe.

"Le plus souvent, on propose à la famille d'ensevelir le défunt avec plusieurs personnes dans une même fausse, afin d'économiser de la place. Certaines familles refusent, car elles trouvent cela indigne."

Enterrés dans leurs propres jardins

Cet habitant d'Alep explique aussi que des jardins sont même transformés en fausses communes, creusées sans pelleteuse.

"Si les familles acceptent, le défunt est donc enterré dans une fausse commune dans un des jardins publics transformé en cimetière. Ces fausses sont creusées à la pelle par des volontaires, car les engins manquent cruellement dans les quartiers assiégés."

Une situation dramatique qui pousse certaines familles à enterrer leurs proches dans leurs propres jardins.

"D'autres familles préfèrent s'occuper elles-mêmes de la dépouille de leur proche. Elles se chargent alors de lui trouver une place, parfois dans un terrain vague ou sur une parcelle dont ils sont propriétaires."

Céline Hussonnois-Alaya