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Palestine

La Maison Blanche répète qu'un cessez-le-feu à Gaza "ne bénéficierait qu'au Hamas"

John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale rattaché au président Joe Biden, le 28 novembre 2022 à la Maison Blanche.

John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale rattaché au président Joe Biden, le 28 novembre 2022 à la Maison Blanche. - Jim Watson

Le porte-parole de la Maison Blanche a de nouveau affirmé que Washington était opposé à un cessez-le-feu complet à Gaza. Selon elle, elle ne bénéficierait "à ce stade" qu'au Hamas.

Une trêve dans la bande de Gaza ne ferait que donner un répit au Hamas à l'heure où Israël multiplie les frappes aériennes contre ce groupe islamiste palestinien, a réaffirmé mardi la Maison Blanche suggérant plutôt des "pauses" pour faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire.

"Un cessez-le-feu à ce stade-ci ne bénéficierait qu'au Hamas", a déclaré mardi à la presse le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, qui a aussi prévenu que la situation allait encore s'empirer pour les civils.

Si Washington s'oppose à un cessez-le-feu complet, des arrêts sporadiques dans les combats afin de faciliter l'acheminement de l'aide à la bande de Gaza doivent être "considérés", a-t-il nuancé.

"Nous voulons voir les mesures de protection pour les civils. Or des pauses dans les opérations sont un outil, une tactique, qui peuvent y parvenir pour une période temporaire (...) mais cela n'est pas la même chose qu'un cessez-le-feu", a-t-il ajouté.

Une aide humanitaire "pas assez rapide"

Le président américain Joe Biden a estimé mardi que l'aide humanitaire n'arrivait pas assez vite dans la bande de Gaza, assiégée et pilonnée sans relâche par Israël depuis l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre.

L'acheminement n'est "pas assez rapide", a déclaré le président américain, questionné par la presse à la Maison Blanche sur l'aide humanitaire, qui a commencé à entrer samedi, mais au compte-gouttes, dans ce territoire de 362 km2 où s'entassent 2,4 millions de Palestiniens.

Dans ce contexte, le secrétaire général de l'ONU d'Antonio Guterres a appelé à un "cessez-le-feu humanitaire immédiat" entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

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"Pour apaiser cette souffrance immense, faciliter la distribution de l'aide de façon plus sûre, et faciliter la libération des otages, je répète mon appel à un cessez-le-feu humanitaire immédiat", a déclaré au siège de l'ONU M. Guterres, en dénonçant des "violations claires" du droit humanitaire à Gaza.

"Monsieur le secrétaire général, dans quel monde vivez-vous", a lancé le ministre israélien des Affaires étrangères Eli Cohen avant d'annuler sa rencontre avec Antonio Guterres.

"Comment pouvez-vous conclure un accord de cessez-le-feu avec quelqu'un qui a juré de tuer et de détruire votre propre existence", a ajouté Eli Cohen face à cette demande de "cessez-le-feu humanitaire immédiat".

Le ministère de la Santé du Hamas affirme que 5.791 personnes ont été tuées depuis le 7 octobre et le début des frappes israéliennes sur la bande de Gaza. Ces bombardements sont une riposte à l'attaque sans précédent menée ce jour-là par le Hamas et qui a fait plus de 1.400 morts, tandis que de 200 personnes sont retenues en otage.

T.P. avec AFP