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Riz, lentilles... L'ONU déplore qu'une partie des denrées acheminées à Gaza "n'est pas utilisable" faute d'eau

Le premier convoi d'aide humanitaire entre dans Gaza au point de passage de Rafah, le 21 octobre 2023

Le premier convoi d'aide humanitaire entre dans Gaza au point de passage de Rafah, le 21 octobre 2023 - Belal Al SABBAGH / AFP

Alors que des convois humanitaires sont actuellement acheminés en direction de Gaza, l'ONU déplore qu'une partie des denrées soient inutilisables faute d'eau pour les faire cuire. La porte-parole de l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens appelle à une "plus grande coordination entre humanitaires".

Une partie des produits alimentaires acheminés dans la bande de Gaza, comme le riz et les lentilles, n'est pas utilisable faute d'eau pour les faire cuire, a déploré ce mardi 24 octobre, l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), appelant à une plus grande coordination entre humanitaires.

L'aide internationale a commencé à arriver au compte-gouttes depuis le 22 octobre via l'Égypte, mais en quantité très insuffisante, selon l'ONU, dans ce territoire bombardé par Israël à la suite de l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre.

Des denrées inutilisables

Au cours d'un point presse régulier des Nations unies, une porte-parole de l'UNRWA, Tamara Alrifai, qui s'exprimait d'Amman en visioconférence, a salué l'élan de générosité en Égypte et ailleurs dans le monde pour venir en aide aux Palestiniens. Toutefois, a-t-elle souligné, "nous ne recevons pas vraiment les produits les plus nécessaires pour Gaza ou les plus pertinents".

Dans l'un des convois de ces derniers jours, "nous avons reçu des boîtes de riz et de lentilles (...) mais pour faire cuire des lentilles et du riz, il faut de l'eau et du gaz", a expliqué Tamara Alrifai.

De fait, "ce type de produits n'est pas très utilisable à l'heure actuelle, compte tenu de la situation à Gaza", a-t-elle déclaré.

Pour éviter que de telles situations ne se répètent, la porte-parole a appelé l'ensemble des organisations humanitaires présentes dans la région à s'"améliorer" en constituant "des listes très claires de ce qui est le plus nécessaire" dans la bande de Gaza.

Elle a expliqué que ses 2,4 millions d'habitants allaient avoir grandement besoin de matelas et de couvertures à mesure que l'hiver approche, des centaines de milliers de Palestiniens ayant trouvé refuge dans les bâtiments de l'UNRWA.

Du carburant à des fins humanitaires

Soumis à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007, ce territoire palestinien est placé depuis le 9 octobre en état de "siège complet" par Israël qui y a coupé l'eau, l'électricité et l'approvisionnement en nourriture.

"Avant le conflit, environ 500 camions entraient chaque jour dans la bande de Gaza en provenance d'Israël et de Rafah", à la frontière égyptienne, a relevé Tamara Alrifai.

Depuis ce samedi, seuls quelques dizaines de camions sont passés d'Égypte à la bande de Gaza. L'ONU appelle en outre Israël à autoriser l'entrée de carburant dans la bande de Gaza dans le cadre de l'aide humanitaire pour faire notamment fonctionner les générateurs des hôpitaux.

"Jusqu'à présent, le carburant n'a pas été autorisé à entrer" dans ce territoire, a affirmé la porte-parole de l'UNRWA.

Tamara Alrifai a expliqué qu'en temps ordinaire lorsque cette agence reçoit du carburant, elle l'achemine elle-même aux hôpitaux ou à l'Unicef, afin de s'assurer qu'il soit utilisé à des "fins humanitaires".

"Nous sommes tenus de signaler tout mauvais usage" de ce carburant, a-t-elle insisté.
O.E. avec AFP