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Israël-Hamas: ce que l'on sait de la frappe qui a touché un hôpital de Gaza

Un hôpital de Gaza été touché par une frappe aérienne faisant plusieurs centaines de morts le 17 octobre 2023

Un hôpital de Gaza été touché par une frappe aérienne faisant plusieurs centaines de morts le 17 octobre 2023 - DAWOOD NEMER / AFP

Plusieurs centaines de Palestiniens sont morts ce mardi 17 octobre, selon le Hamas, après une frappe aérienne sur un hôpital. Le Hamas dénonce une raid israélien sur Gaza, alors que Tsahal pointe du doigt un tir du Jihad islamique.

L'horreur à Gaza. Ce mardi soir, plusieurs représentants d'institutions internationales ont condamné une frappe ayant touché un hôpital de Gaza et fait au moins 200 morts selon un bilan du ministère de la Santé du Hamas, qui accuse Israël.

Attribué au Jihad Islamique par I'État hébreu, ce raid a provoqué une levée de bouclier contre une intensification des violences envers les civils, déjà très durement touchés depuis l'attaque, au début du mois, de l'organisation terroriste du Hamas en Israël, suivie d'une riposte sanglante sur la bande de Gaza.

• Les deux camps se renvoient la responsabilité

Au moins 200 personnes ont été tuées dans une frappe attribuée à Israël sur l'enceinte d'un hôpital de la ville de Gaza, ont annoncé les autorités de l'organisation terroriste du Hamas, à la veille d'une visite en Israël du président américain Joe Biden et au onzième jour de la guerre déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien.

"Entre 200 et 300" personnes sont mortes "dans un bombardement ayant touché l'enceinte de l'hôpital Ahli Arab", situé dans le centre-ville, et "des centaines de victimes se trouvent encore dans les décombres", selon un communiqué du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas.

Dans la foulée, l'armée israélienne a communiqué sur X, anciennement Twitter, et assuré que la frappe provenait du Jihad islamique, ayant raté son lancement vers Israël.

Médecins sans frontières (MSF) France s'est dit, sur les réseaux sociaux, "horrifié par le bombardement israélien de l’hôpital Ahli Arab". "Nous étions en train d'opérer à l'hôpital, il y a eu une forte explosion et le plafond de la salle d'opération est tombé. C'est un massacre", a déclaré le Dr Ghassan Abu Sittah, médecin de MSF à Gaza.

• Un "massacre" et une montée des tensions dans la région

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a décrété mardi un deuil de trois jours dans les Territoires palestiniens. L'homme de 87 ans dont l'Autorité a été délogée en 2007 de la bande de Gaza par les islamistes du Hamas - dont il conteste la légitimité - a condamné un "massacre" et décrété un deuil devant être "observé à travers la Palestine pour les victimes de la frappe aérienne brutale israélienne sur l'hôpital al-Ahli à Gaza", d'après l'agence de presse officielle palestinienne Wafa.

Mahmoud Abbas a d'ailleurs annulé sa rencontre prévue mercredi avec le président américain Joe Biden, le roi de Jordanie Abdallah II et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi à Amman, a rapporté l'agence de presse AP.

Plusieurs rassemblements spontanés se son formés à Ramallah, en Cisjordanie, ou encore à Jérusalem-Est, où des journalistes de BFMTV sont présents.

• Manifestations devant des ambassades et consulats

Dans la soirée, des dizaines de manifestants ont tenté de pénétrer dans l'enceinte de l'ambassade d'Israël à Amman, en Jordanie, pour exprimer leur colère. Les manifestants ont contourné la barrière des forces de sécurité et avancé vers l'enceinte de l'ambassade. Les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes pour les disperser.

Des centaines de manifestants se sont également rassemblés devant l'ambassade de France à Tunis, en Tunisie. "Les Français et les Américains sont les alliés des sionistes", ont scandé les manifestants en colère devant le siège de l'ambassade de France au centre de Tunis, a constaté l'AFP.

"Le renvoi de l'ambassadeur est un devoir", "pas d'ambassade américaine sur le territoire tunisien" ont-ils crié, entouré d'un dispositif policier.

Une foule importante s'est aussi rassemblée devant le consulat israélien à Istanbul, le poing levé, aux cris d'"Allahou akbar!" (Dieu est grand!", a rapporté l'agence officielle de presse Anadolu.

Une manifestation similaire réunissait simultanément quelque 500 personnes devant l'ambassade de l'État hébreu à Ankara, selon l'agence de presse Anka.

• La communauté internationale s'indigne

Très vite, les réactions dans la région se sont multipliées. À commencer par la Jordanie voisine. Le ministère des Affaires étrangères fait porter à Israël, "la force occupante, la responsabilité de ce grave événement", dans un communiqué. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé à "l'arrêt de cette violence sans précédent à Gaza".

Les Émirats arabes unis et la Russie ont conjointement demandé à ce qu'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU soit tenue dans les plus brefs délais.

De son côté, le Qatar a réutilisé les termes de Mahmoud Abbas en qualifiant la frappe de "massacre": "Un crime haineux contre des civils sans défense, et une violation grave (...) du droit international."

À l'échelle des institutions internationales, le président du Conseil européen Charles Michel a également fait valoir le "droit international". "Il semble que c'est confirmé, et une attaque contre une infrastructure civile n'est pas conforme au droit international", a déclaré M. Michel qui a aussi exprimé son "émotion".

Le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a lui condamné "fermement l'attaque sur l'hôpital Al Ahli Arab".

Aux alentours de 23 heures, le Quai d'Orsay a publié un communiqué dans lequel il condamne "avec fermeté" la frappe "qui a fait un nombre très important de victimes civiles palestiniennes".

"Le droit international humanitaire s’impose à tous et doit permettre la protection des populations civiles. L'accès humanitaire à la bande de Gaza doit être ouvert sans délais", a appelé le ministère de Catherine Colonna.

Théo Putavy avec AFP