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Israël-Hamas: à Bethléem, les Palestiniens chrétiens tentent de fêter Noël dans l'ombre de la guerre

Alors que les combats se poursuivent dans la bande de Gaza entre les forces armées israéliennes et le Hamas, les Palestiniens chrétiens de la ville de Bethléem, en Cisjordanie, sont privés de festivités de Noël.

Célébrer Noël malgré les bombardements. Ce dimanche 24 décembre, les fidèles étaient peu nombreux en Cisjordanie à se hâter pour la traditionnelle messe de minuit.

Habituellement très prisée, la célébration de Noël qui a lieu chaque année dans la basilique de Bethléem attire des Chrétiens venus du monde entier. Érigée sur la grotte présumée où est né Jésus de Nazareth, la basilique de la Nativité possède une symbolique toute particulière pour les fidèles.

Cette année, pas de système de réservation et donc la possibilité pour les croyants locaux de participer à l'événement le plus important du christianisme.

"Il y a beaucoup de touristes normalement, mais à cause des problèmes, il n'y a personne. C'est la première fois qu'on a la chance de faire la messe de nuit", explique Rami, habitant de Bethléem, à BFMTV.

Des prières adressées aux habitants de Gaza

Au cours de la messe, plus solennelle que d'habitude car assombrie par la guerre entre Israël et le Hamas, des prières sont adressées aux habitants de Gaza.

"Les Palestiniens continuent d'entendre qu'il n'y a pas de place pour eux", a déclaré le prêtre.
Cette photo prise le 24 décembre 2023 montre des fidèles assistant à la messe de minuit de Noël à l'église de la Nativité dans la ville biblique de Bethléem en Cisjordanie occupée.
Cette photo prise le 24 décembre 2023 montre des fidèles assistant à la messe de minuit de Noël à l'église de la Nativité dans la ville biblique de Bethléem en Cisjordanie occupée. © Nasser Nasser / POOL / AFP
Le patriarche latin de Jérusalem Pierbattista Pizzaballa dirige la messe de minuit de Noël à l'église de la Nativité dans la ville biblique de Bethléem en Cisjordanie occupée, le 25 décembre 2023.
Le patriarche latin de Jérusalem Pierbattista Pizzaballa dirige la messe de minuit de Noël à l'église de la Nativité dans la ville biblique de Bethléem en Cisjordanie occupée, le 25 décembre 2023. © Nasser Nasser / POOL / AFP
Des membres du clergé arrivent pour la messe de minuit de Noël à l'église de la Nativité dans la ville biblique de Bethléem en Cisjordanie occupée, le 25 décembre 2023.
Des membres du clergé arrivent pour la messe de minuit de Noël à l'église de la Nativité dans la ville biblique de Bethléem en Cisjordanie occupée, le 25 décembre 2023. © Nasser Nasser / POOL / AFP

Parmi les fidèles présents à Bethléem, très peu de touristes, mais quelques rares étrangers ont échangé avec les habitants.

"Dans la journée, on a croisé que des locaux qui ont très envie de venir discuter avec les Européens, à la fois pour faire du chiffre d'affaires, mais aussi pour partager leur vécu depuis ces 77 jours où ils sont un peu bloqués en Cisjordanie", raconte Vincent à BFMTV.

Dans la vieille ville, des jeunes scouts palestiniens portent des messages de soutien aux Gazaouis. Uniformes, drapeaux et pin's aux couleurs de la Palestine, on peut lire sur certaines banderoles "Gaza dans nos coeurs".

Au milieu de la foule, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem, salue les fidèles et appelle à mettre fin à la guerre.

"Nous sommes là pour prier, mais aussi pour réclamer plus qu'un cessez-le-feu. Un cessez-le-feu ce n'est pas suffisant, ces hostilités doivent cesser définitivement, nous devons tourner la page, car la violence ne génère que la violence", déclare-t-il à BFMTV.

Le conflit, qui a débuté après l'attaque du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre sur le sol israélien, a fait à ce jour 20.258 morts dans la bande de Gaza, majoritairement des femmes, adolescents et enfants, et plus de 53.000 blessés, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Un appel à la sobriété

Il y a plusieurs jours, la municipalité de Bethléem avait annoncé que, pour dénoncer la situation à Gaza, le traditionnel sapin de Noël ne serait pas installé.

Devant la basilique de la Nativité, une crèche, un peu différente, est également dressée. Composée de pierres et de barbelés, elle symbolise la situation de l'enclave et dénonce les bombardements.

Autre fait inhabituel, la grotte de la nativité est désertée par les pèlerins alors qu'à cette période si symbolique de l'année, l'attente pour y accéder peut parfois excéder plusieurs heures.

Solidarité, mais surtout sobriété, ces mêmes consignes devraient accompagner les festivités du Noël grecque et orthodoxe célébrés dans les prochains jours à Bethléem.

Orlane Edouard