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Moyen-Orient

Liban : qui est derrière l'attentat à Beyrouth ?

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L'attentat meurtrier à Beyrouth de ce vendredi a fait huit victimes, dont le chef des renseignements de la police libanaise. Qui peut se cacher derrière ? Le Hezbollah a condamné cet attentat le qualifiant de tentative de déstabilisation.

Un nouvel attentat à Beyrouth rappelle aux libanais les heures les plus sombres de leur histoire. Impossible de ne pas faire le rapprochement avec la série d'attentats et d'assassinats qui avaient visé entre 2005 et 2008 des personnalités politiques en majorité hostiles à Damas, notamment l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, père de Saad.

Le chef des renseignements de la police libanaise a été tué vendredi dans un attentat à la voiture piégée à Beyrouth, attribué par l'opposition au régime syrien, ancienne puissance de tutelle.

8 morts et 86 blessés

L'attaque, perpétrée dans un quartier du centre de la capitale libanaise, a fait au total huit morts et 86 blessés, selon un bilan officiel. Elle a visé le chef des renseignements des Forces de sécurité intérieure (FSI), le général Wissam al-Hassan, un musulman sunnite proche de Saad Hariri, chef de l'opposition libanaise opposée au régime de Damas. Il était pressenti pour prendre la tête des FSI à la fin de l'année. Le gouvernement, où le Hezbollah chiite allié de Damas joue un rôle prédominant, a décrété une journée de deuil pour samedi mais l'opposition libanaise l'a appelé à démissionner. "Le maintien de ce gouvernement offre la plus grande protection et couverture pour ce complot criminel", selon un communiqué de l'opposition.

Saad Hariri accuse Bachar al-Assad

Saad Hariri a accusé le président syrien Bachar al-Assad, confronté depuis 19 mois à une révolte populaire qui s'est transformée en conflit armé. "Nous accusons Bachar al-Assad d'avoir assassiné Wissam al-Hassan, le garant de la sécurité des Libanais", a indiqué l'ex-Premier ministre à une chaîne libanaise. "J'accuse ouvertement Bachar al-Assad et son régime d'avoir tué Wissam al-Hassan", a affirmé de son côté à l'AFP le dirigeant druze Walid Joumblatt.

Condamnation officielle de la Syrie

La Syrie, secouée depuis mars par des violences meurtrières, a réagi en condamnant un attentat "lâche" et "terroriste". Son allié, le puissant parti chiite armé libanais Hezbollah, a dénoncé de son côté l'assassinat du général Hassan comme une "tentative de porter atteinte à la stabilité et à l'unité nationale".