BFMTV
Israël

Mort d'Ariel Sharon: des hommages contrastés

L'ancien Premier ministre israélien Ariel Sharon, ici en 2005, est mort ce samedi à l'âge de 85 ans

L'ancien Premier ministre israélien Ariel Sharon, ici en 2005, est mort ce samedi à l'âge de 85 ans - -

Les Etats-Unis et l'ONU ont rendu hommage à la mémoire d'Ariel Sharon après sa mort samedi, alors que les dirigeants palestiniens ont de leur côté qualifié de "criminel" l'ex-Premier ministre israélien.

Un hommage en demi-teinte pour l'ancien Premier ministre israélien Ariel Sharon, qui s'est éteint samedi après huit années dans le coma. Si les Etats-Unis et l'ONU ont salué sa mémoire, réitérant à cette occasion leur appel à la création d'un Etat pour les Palestiniens, ces derniers ont de leur côté qualifié de "criminel" l'ex-homme fort d'Israël.

"Sharon a consacré sa vie à l'Etat d'Israël"

Ainsi, selon Barack Obama, Ariel Sharon a "consacré sa vie à l'Etat d'Israël". "Nous restons attachés à une paix durable et à la sécurité pour le peuple d'Israël, y compris par notre engagement en faveur de l'objectif de deux Etats vivant côte à côte dans la paix et la sécurité", a encore déclaré le président américain.

La brièveté et la sobriété de son communiqué ont tranché avec celui du secrétaire d'Etat John Kerry, d'après lequel "Le voyage d'Ariel Sharon a été celui d'Israël". "Le rêve d'Israël a été sa raison de vivre et il a joué le tout pour le tout pour faire vivre ce rêve", a-t-il ajouté.

"Sharon a été un héros pour son peuple"

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a pour sa part salué "le courage politique et la détermination dont il a fait preuve en appliquant la décision douloureuse et historique de retirer les colons et les soldats israéliens de la bande de Gaza" en 2005.

"Tout au long d'une vie dévouée à l'Etat d'Israël, Ariel Sharon a été un héros pour son peuple, d'abord en tant que soldat, puis en tant qu'homme d'Etat", a jugé Ban.

Evoquant les négociations de paix israélo-palestiniennes auxquelles participe "son successeur" Benjamin Netanyahu, il a appelé "Israël à s'inspirer de l'héritage de pragmatisme (d'Ariel Sharon) pour s'efforcer de créer enfin un Etat palestinien indépendant et viable, aux côtés d'un Israël en sécurité".

Pour le président français François Hollande, Ariel Sharon a été "un acteur majeur dans l'histoire de son pays". "Après une longue carrière militaire et politique, il a fait le choix de se tourner vers le dialogue avec les Palestiniens", a-t-il souligné.

"Sharon, responsable de l'assassinat d'Arafat"

En revanche, les dirigeants palestiniens ont déploré que l'ex-Premier ministre israélien n'ait pas été traduit devant la justice internationale pour ses "crimes".

"Sharon était un criminel, responsable de l'assassinat d'Arafat, et nous espérions qu'il comparaisse devant la Cour pénale internationale (CPI) en tant que criminel de guerre", a dit à l'AFP Jibril Rajoub, un haut responsable du Fatah, le mouvement du dirigeant historique palestinien.

Jusqu'à la mort en novembre 2004 de Yasser Arafat, qu'il avait fait assiéger par les chars israéliens à partir de décembre 2001, Ariel Sharon avait multiplié les menaces à son encontre, nourrissant les soupçons d'un empoisonnement, qu'Israël a toujours nié.

Un porte-parole du Hamas, au pouvoir à Gaza, Sami Abou Zouhri, a estimé que le décès d'Ariel Sharon était un "exemple pour tous les tyrans".

M.G. avec AFP