Jour du souvenir, indépendance... Deux journées de commémorations en Israël dans une atmosphère lourde

A partir de ce dimanche et jusqu'à mardi soir, les Israéliens vont commémorer coup sur coup le jour du souvenir des soldats morts et des victimes du terrorisme puis la création de l'État hébreu.

Les cérémonies qui vont se dérouler dans les prochaines heures en Israël vont se dérouler dans un contexte particulièrement tendu. Sept mois après les attaques du 7 octobre et alors que Tsahal bombarde la bande de Gaza, à Rafah comme au nord du territoire, les Israéliens se préparent à deux journées de commémorations.

À partir de ce dimanche soir et jusqu'à lundi en fin de journée se déroulera Yom Hazikaron, ou Jour du souvenir, journée d'hommage à tous les soldats morts et à toutes les victimes de terrorisme depuis la création de l'État hébreu. Cette journée commencera avec le retentissement de sirènes d'alerte dans tout le pays à 19 heures (heure française). Elles appellent les habitants à cesser toute activité et à observer une minute de silence.

Le même scénario se reproduira lundi matin à 10 heures, mais les Israéliens observeront cette fois deux minutes de silence. De nombreux habitants sont attendus également tout au long de la journée dans les cimetières pour se rendre sur la tombe de proches disparus et de nombreuses cérémonies officielles doivent se tenir dans tout le pays.

Des torches allumées dans des kibboutz endeuillés

Selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes, plus de 1.170 personnes ont été tuées par des commandos du Hamas le 7 octobre, majoritairement des civils. Plus de 250 personnes ont également été enlevées et une centaine d'entre elles seraient toujours captives à Gaza, d'après Tsahal. Selon le ministère de la Santé du Hamas, plus de 35.000 morts ont été recensés dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre.

La journée du souvenir s'achèvera par une cérémonie d'allumage des flambeaux. Cet événement, se déroulant habituellement au mont Herzl, à l'ouest de Jérusalem, aura lieu cette année sans public et verra des flambeaux être allumés près de la frontière de Gaza, notamment dans les kibboutz de Nir Oz et de Kfar Aza, cibles des attaques du Hamas en octobre dernier.

Comme l'a annoncé le ministre des Transports Miri Regev, en charge de l'organisation des cérémonies, les porteurs des torches ont cette année été sélectionnés pour l'"héroïsme" dont ils ont fait preuve le 7 octobre ou dans les jours qui ont suivi. Il s'agit notamment de membres du Shin Bet et du Mossad, les services de renseignement israéliens, de l'armée ou des secouristes.

Ces cérémonies de la fin du jour du souvenir marqueront également le début des célébrations du jour de l'Indépendance d'Israël, qui a lieu tous les 14 mai. Cette date vise à commémorer la création de l'État hébreu en 1948, il y a 76 ans.

Il est de coutume pour les Israéliens d'organiser notamment des barbecues pour célébrer ce jour férié. Mais en raison des événements récents, les Israéliens n'auront peut-être pas le coeur à la fête.

La ville de Jérusalem a ainsi fait savoir qu'elle n'organisera pas de feux d'artifice cette année. Des habitants qui ont dû être évacués du nord du pays, près de la frontière libanaise, ont aussi annoncé qu'ils manifesteront contre le gouvernement de Benjamin Netanyahu. Ils lui reprochent de ne pas être en mesure d'assurer un retour à leur domicile en toute sécurité.

Igor Sahiri avec Vincent Gautier