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Iran

Nucléaire iranien: les négociations reprennent à Vienne

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, le 17 février 2014.

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, le 17 février 2014. - -

Les grandes puissances se réunissent à partir de mardi durant trois jours pour discuter du programme nucléaire iranien. Les négociations s'annoncent ardues.

L'Iran et les grandes puissances donnent mardi à Vienne le coup d'envoi à des négociations ardues visant à résoudre définitivement leur conflit autour du programme nucléaire de Téhéran, sur fond de scepticisme et de méfiance persistants. Cette réunion est la première d'une série dont le cadre et les échéances restent à définir, en l'espace de six mois.

L'enjeu est de taille: un accord permettrait une normalisation des relations internationales entre l'Iran et les Etats-Unis, rompues depuis trente-cinq ans, et éloignerait dans la foulée l'option militaire évoquée encore récemment par le secrétaire d'Etat américain John Kerry.

"Je ne suis pas optimiste à propos des négociations et elles ne mèneront nulle part", a déclaré lundi le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, tout en ajoutant néanmoins ne pas avoir d'opposition au processus déclenché depuis l'accord historique de Genève. La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton s'est quant à elle déclarée "prudemment optimiste" à son arrivée à l'aéroport à Vienne.

Des concessions attendues du côté de l'Iran

Le 24 novembre à Genève, l'Iran avait conclu avec le groupe des 5+1 -Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France et Allemagne- un accord intérimaire de six mois prévoyant un gel de certaines activités nucléaires sensibles en échange de la levée d'une petite partie des sanctions qui étranglent l'économie du pays.

Téhéran a notamment suspendu l'enrichissement d'uranium à 20%, étape importante vers un niveau militaire (90%). Entré en vigueur le 20 janvier sous la surveillance de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), ce plan d'action doit maintenant être transformé en un accord global garantissant sans l'ombre d'un doute la nature pacifique du programme nucléaire iranien.

S'il veut obtenir la levée de l'ensemble des sanctions internationales, l'Iran devra probablement fermer son site d'enrichissement de Fordo, réduire le nombre de centrifugeuses qui servent à enrichir l'uranium, et enterrer définitivement son projet de réacteur à eau lourde d'Arak, dont il pourrait tirer du plutonium utilisable dans la mise au point d'une bombe, estiment les experts. Conjuguées à des inspections plus fréquentes de l'AIEA, ces mesures entraveraient considérablement la capacité de l'Iran à se constituer un arsenal nucléaire à visée militaire.

A. G. avec AFP