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Irak

Attentat de Bagdad: contre l'oubli, un internaute partage le portrait des victimes

Les Irakiens ont déposé des fleurs sur les lieux de l'attentat à Bagdad.

Les Irakiens ont déposé des fleurs sur les lieux de l'attentat à Bagdad. - Ahmad al-Rubaye - AFP

Un Irakien vivant à Londres publie sur les réseaux sociaux les portraits de chaque victime de l'attentat de Bagdad, qui a fait plus de 200 morts dimanche dernier.

"Derrière chaque mort se trouve un être humain unique. Une personne magnifique, aimée, et désormais regrettée. Nous ne sommes pas seulement un nombre." Depuis l'attentat survenu dimanche à Bagdad, les bilans du nombre de victimes se succèdent. 119, 213, et désormais 250 personnes ont trouvé la mort dans cette attaque à la voiture piégée.

Pour rendre hommage à chacune de ces victimes, Mustafa al-Nafaji a décidé de publier leurs photos et leurs portraits sur le réseau social Twitter, accompagné du mot-clé #notjustanumber, "pas seulement un nombre". Pour cet Irakien installé à Londres, la démarche est également une manière de protester contre la couverture de l'attentat par les médias occidentaux, jugée trop légère.

Pour le moment, ce sont surtout des hommes dont Mustafa al-Nafaji a partagé les histoires. L'un des portraits les plus partagés est celui de Mohammed Mahdi al-Badry, qui allait devenir père. Sa femme a donné naissance à leur fils le lendemain de l'attentat.

Cette nuit-là, dans les rues de Bagdad, il y avait beaucoup de jeunes hommes, venus fêter l'obtention de leurs diplômes universitaires, comme Adnan, Akram et Karar, ou encore la rupture du jeûne, comme Adel. Celui-ci venait de se fiancer, et espérait se marier avant la fin de l'été.

À Bagdad, le terrorisme a fait des victimes de tous âges, cinq ans, comme cinquante. Mais surtout, c'est tout le pays qui a été touché. L'équipe nationale de football s'est ainsi rendue sur les lieux de l'attaque dès le lendemain pour rendre hommage aux victimes, et notamment le fils d'un des joueurs.

À travers ces noms, ces histoires, Mustafa al-Nafaji veut également rappeler que Daesh frappe partout et tout le monde, y compris les musulmans.

Hélène Millard