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Moyen-Orient

CARTE - Depuis janvier 2016, Daesh perd du terrain en Syrie et en Irak

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CARTE INTERACTIVE - Depuis le début de l'année, Daesh perd du terrain en Syrie et en Irak, avec 16% de zones contrôlées en moins. Certaines de ces pertes sont particulièrement critiques, stratégiquement et symboliquement.

Daesh subit d’important revers depuis le début de l’année, aussi bien en Syrie qu'en Irak. Le territoire de l’Etat islamique s'est réduit de 16% depuis le début de l'année, selon la firme américaine IHS. En 2015, son territoire s’étendait sur 90.800km², soit à peu près le Portugal. Aujourd’hui, il ne contrôle plus que 65.500km², l’équivalent de la taille du Sri Lanka.

Si visuellement ce recul est net, mais pas frappant, sur le plan stratégique ces pertes sont très lourdes. En Syrie, par exemple, l'organisation Etat islamique a perdu son accès à la frontière turque. En Irak, c'est la portée symbolique de Dabiq, retombée aux mains de l'armée irakienne, qui handicape les jihadistes. Ces revers, en fonction des zones concernées, se fait à l'avantage des forces loyalistes ou rebelles, certaines étant soutenues par la Russie, d'autres par la coalition internationale. Le point sur la situation:

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Source : Understanding War

En Syrie: la perte des frontières

En Syrie, les opposants au régime de Bachar el-Assad arrachent l'ouest de la frontière turque à Daesh. Plusieurs de ces cités revêtaient un caractère stratégique pour le groupe jihadiste. La ville de Tall Abyad était l'un des points de passage informels avec la Turquie pour le transit des armes et des combattants. Minbej représentait un carrefour de ravitaillement vital pour l'organisation. Ce recul vers l'intérieur de la Syrie va rendre le recrutement de combattants étrangers plus difficile pour Daesh. 

Les forces pro-régime ont également grignoté du terrain à Daesh. Soutenue par la Russie, l'armée de Bachar al-Assad reprend en mars 2016 la cité antique de Palmyre, située en plein cœur de la Syrie. Le groupuscule islamique mettait en danger son patrimoine archéologique. 

Dans le nord-est du pays, soutenus par les américains, les forces kurdes ont repris Al-Shadadi en février 2016. C'est un coup financier pour Daesh, qui perd les ressources gazières et pétrolières de la région. 

Dernière défaite en date pour Daesh: Dabiq, reprise par des rebelles syriens soutenus par la Turquie. Cette perte a une forte portée symbolique pour les jihadistes car selon une prophétie de l'Islam l'armée des musulmans triomphe à Dabiq. Le magazine de propagande en ligne de Daesh porte d'ailleurs le nom de ce village mythique. 

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Source : Understanding War

En Irak: Mossoul, prochain tournant de la guerre?

En Irak, Daesh s'éloigne de Bagdad. Les forces armées irakiennes reprennent Fallouja, à 50 km de la capitale irakienne. Cette victoire est symbolique pour l'Irak, puisqu'il s'agit de la première ville irakienne tombée aux mains de l'Etat islamique. Au sud-ouest du pays, les soldats irakiens ont repris le contrôle d'Al-Waleed, l'un des principaux postes-frontières entre l'Irak et la Syrie. C'est encore une frontière, et donc un passage stratégique, perdue pour Daesh. 

Au nord du pays, les forces kurdes, appuyées par la coalition, reprennent Sinjar, proche de la frontière syrienne et coupe ainsi une route stratégique de communication pour les jihadistes. Un peu plus au sud, les forces armées ukrainiennes, également soutenus par la coalition, reprennent Tikrit et l'importante base aérienne de Qayyarah.

La position de Daesh au nord de l'Irak pourrait encore s'affaiblir, avec le début de l'offensive des loyalistes à Mossoul. Cette attaque est permise par la reprise de Charqat, une localité à 80km de Mossoul, par les forces ukrainiennes, fin septembre. Cette ville va être utilisée comme route de ravitaillement par l'armée loyaliste. 

Plus d'une dizaine de villes perdues par Daesh depuis 2015

Source : AFP

Emeline Gaube