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Afghanistan

Afghanistan: les femmes exclues des universités "pour ne pas avoir respecté le code vestimentaire"

Une femme marche devant une université afghane dans la province de Kandahar, le 21 décembre 2022

Une femme marche devant une université afghane dans la province de Kandahar, le 21 décembre 2022 - STRINGER / AFP

Le régime des talibans a interdit l'accès aux universités pour les femmes. Une décision qui a suscité de très nombreuses critiques dans le monde occidental.

Les universités d'Afghanistan ont été interdites aux femmes car ces dernières ne "respectaient pas le code vestimentaire", a justifié jeudi le ministre de l'Enseignement supérieur taliban lors d'une interview à la télévision d'État.

"Ces étudiantes qui se rendaient à l'université [...] ne repectaient pas les instructions sur le hijab (foulard couvrant la tête et le cou). Le hijab est obligatoire dans l'islam", a déclaré Neda Mohammad Nadeem, faisant référence à l'obligation faite aux femmes en Afghanistan de se couvrir le visage et entièrement le corps.

Jeudi, il a expliqué cette décision car les "étudiantes qui se rendaient à l'université (...) ne respectaient pas les instructions sur le hijab. Le hijab est obligatoire dans l'islam", a déclaré Neda Mohammad Nadeem en réference à l'obligation imposé aux femmes de se couvrir le visage et le corps entièrement.

Selon le ministre, les filles qui étudiaient dans une province éloignée de leur domicile "ne voyageaient pas non plus avec un 'mahram', un accompagnateur masculin adulte".

"Notre honneur afghan ne permet pas qu'une jeune femme musulmane d'une province se retrouve dans une province éloignée sans que son père, son frère ou son mari ne l'accompagne", a-t-il déclaré.

De nouvelles règles

Après la prise de contrôle du pays par les talibans en août 2021, les universités ont été contraintes d'adopter de nouvelles règles, notamment pour séparer filles et garçons pendant les heures de classe.

Les femmes n'étaient autorisées à recevoir des cours que par des professeurs du même sexe ou des hommes âgés.

Cette nouvelle atteinte aux droits des femmes a été un choc pour de nombreuses jeunes filles du pays déjà exclues des écoles secondaires et a suscité des condamnations internationales.

Jeudi, les ministres des Affaires étrangères du G7 ont estimé que les mesures prises à l'encontre des femmes peuvent constituer "un crime contre l'humanité".

"Les politiques des talibans visant à effacer les femmes de la vie publique auront des conséquences sur les relations de nos pays avec les talibans", ont-ils prévenu.

T.P. avec AFP