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Les Etats-Unis laissent entendre qu'ils pourraient à nouveau frapper le régime d'al-Assad si "nécessaire"

Nikki Haley, à l'ONU.

Nikki Haley, à l'ONU. - Drew Angerer / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

L'ambassadrice des Etats-Unis aux Nations-unies a indiqué ce vendredi que son pays "était prêt à en faire plus" contre le régime de Bachar al-Assad, tout en espérant que ce ne serait "pas nécessaire".

Les Etats-Unis ont averti vendredi qu'ils étaient prêts à lancer de nouvelles frappes contre le régime syrien au lendemain du bombardement d'une base de l'armée syrienne qui a déclenché la colère de Damas et de ses alliés russe et iranien. "Nous sommes prêts à en faire plus, mais nous espérons que cela ne sera pas nécessaire", a prévenu l'ambassadrice américaine aux Nations unies, Nikki Haley, devant le Conseil de sécurité.

La colère de la Russie

La diplomate américaine s'exprimait lors d'une réunion d'urgence du Conseil consacrée à la première action militaire de Washington contre le régime de Bachar al-Assad en six ans de guerre. La frappe a eu lieu trois jours après une attaque chimique présumée contre une ville rebelle du nord-ouest du pays qui a choqué le monde et pour laquelle le pouvoir syrien a été pointé du doigt. Le Pentagone soupçonne les Syriens d'avoir été aidés pour mener à bien l'opération, mais les militaires américains ne sont pas allés jusqu'à accuser la Russie.

La salve de missiles de croisière américains a provoqué la colère de la Russie, l'allié indéfectible de Bachar al-Assad, avec l'Iran. "Les Etats-Unis ont attaqué le territoire souverain de la Syrie. Nous qualifions cette attaque de violation flagrante de la loi internationale et d'acte d'agression", a déclaré le représentant de Moscou à l'ONU, Vladimir Safronkov, lors de cette réunion.

Rex Tillerson reconnaît que la piste d'atterrissage a été épargné

La réaction russe "est très décevante", a regretté le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson. Mais malgré l'ire de la Russie, sa visite à Moscou la semaine prochaine n'a pas été annulée pour le moment. Une source militaire syrienne a cependant indiqué que l'armée avait eu vent de l'action américaine et avait "pris des précautions". La Russie a aussi souligné que la frappe n'avait guère été efficace, moins de la moitié seulement des missiles explosant sur la base visée, selon elle.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a semblé accréditer cette thèse et a noté que deux avions de chasse syriens avaient pu redécoller de la base dès vendredi pour mener de nouvelles frappes, près de Palmyre. Face à ces critiques sur l'inefficacité de la frappe, Rex Tillerson a précisé que les Américains avaient délibérément épargné la piste de décollage elle-même, sans expliquer pourquoi.

R.V. avec AFP