"La colère gronde": la presse internationale se fait l'écho des violences en France après la mort de Nahel

La presse internationale couvre elle aussi les scènes de violence survenues dans la nuit de mercredi à jeudi. La Grande-Bretagne n'hésite pas à y consacrer ses unes.

Des violences évoquées au-delà de nos frontières. La presse internationale se fait l'écho des émeutes survenues dans la nuit de mercredi à jeudi, après la mort de Nahel, 17 ans, tué mardi par balle par un policier lors d'un contrôle routier.

"Une colère grandissante"

Outre-Manche, les violences urbaines faisant suite à la mort de l'adolescent occupent une large place dans les médias. La BBC et The Guardian y consacrent la une de leurs sites ce jeudi matin, mettant en avant les 150 arrestations survenues dans la nuit. La BBC a même ouvert un direct permettant de partager toutes les dernières informations sur le sujet.

"La colère gronde" en France, après les tirs d'un policier, causant la mort du jeune Nahel, souligne la BBC. "Les troubles se propagent" avec une "deuxième nuit de troubles de masse", rapporte le média britannique. The Guardian note aussi une "colère grandissante" dans l'Hexagone, marquée par des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre, alors qu'une large photo montre en une des feux d'artifice lancés aux policiers.

Soulignant que le jeune Nahel était d'origine nord-africaine, le quotidien estime que ces tensions sont "nourries par la perception d'une brutalité policière fortement ancrée dans les banlieues des grandes villes françaises habitées par une population ethniquement diverse" et met en avant un décompte de l'agence Reuters indiquant que la majorité des victimes de contrôles policiers ayant dégénérés sont noirs ou maghrébins.

"Manifestations chaotiques"

Même chose aux États-Unis, où le New York Times a lui aussi ouvert un direct consacré aux émeutes. "Une nouvelle vague de colère nocturne secoue les villes françaises", écrit le journal.

De "violentes manifestations s'étendent" dans l'Hexagone, affirme de son côté le Washington Post, proposant à ses lecteurs un diaporama photos montrant l'étendue des dégâts. "Routes et bâtiments se consument lentement après des manifestations chaotiques en France", écrit le quotidien.

"Émeutes et affrontements"

En Italie, les violences survenues en France sont suivies d'un peu moins près. "Émeutes et affrontements", écrit malgré tout La Repubblica, qui met notamment en avant les explosions survenues à l'entrée de la prison de Fresnes, dans le Val-de-Marne, dans la nuit de mercredi à jeudi.

Le quotidien souligne la réaction d'Emmanuel Macron qui a qualifié tous ces troubles "d'injustifiables", quand le Corriere della Serra choisit de plutôt mettre en avant la réaction du footballeur Kylian Mbappé, qui a pris le parti des proches de Nahel et dénonce une "situation inacceptable".

Des violences rappelant 2005

"La mort d'un adolescent a allumé la mèche en France", estime de son côté El País, y voyant un épisode rappelant "le soulèvement des banlieues" survenu en 2005. "Mairies et écoles incendiées, tirs de mortiers", énumère de son côté en Belgique le quotidien Le Soir, évoquant "une nouvelle nuit d'embrasement des quartiers populaires".

"De graves émeutes" ont encore frappé la France, rapporte l'hebdomadaire allemand Der Spiegel. "Lorsque les émeutiers ont lancé des pavés, les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes", indique le journal.

"La violence policière excessive est dénoncée régulièrement en France", écrit le magazine d'Outre-Rhin, quand le journal conservateur Die Welt souligne la mort "encore et encore" d'individus "lors de banals contrôles routiers s'ils ne suivent pas les instructions de la police".

Juliette Desmonceaux