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Invités à la clôture des JO, Ivanka Trump et un général nord-coréen ne se sont pas adressé la parole

Ivanka Trump à Pyeongchang (Corée du Sud), le 25 février 2018

Ivanka Trump à Pyeongchang (Corée du Sud), le 25 février 2018 - PATRICK SEMANSKY / POOL / AFP

La fille de Donald Trump et le général Kim Yong Chol ont gardé leurs distances lors de la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Pyeongchang (Corée du Sud) ce dimanche.

Le général nord-coréen Kim Yong Chol et la fille de Donald Trump, Ivanka, ont assisté dimanche à la cérémonie de clôture des jeux Olympiques, ultime illustration des "Jeux de la paix" mis en avant par Séoul, toutefois précédée par de nouvelles joutes verbales entre Washington et Pyongyang.

Selon des images de la zone VIP du stade olympique, le président sud-coréen Moon Jae-in a serré la main d'Ivanka Trump, et peu après celle du général Kim Yong Chol, assis une rangée derrière la fille du président américain.

Mais les représentants de la Corée du Nord et des Etats-Unis n'ont pas eu de contact direct, a confirmé un responsable de l'administration américaine.

"Criminel de guerre"

Plus tôt, la délégation nord-coréenne, emmenée par un général controversé considéré comme un "criminel de guerre" par l'opposition sud-coréenne, avait été accueillie par le vice-ministre de l'unification de Séoul, Chun Hae-sung au poste-frontière de Dorasan.

La venue de Kim Yong Chol a provoqué l'ire de l'opposition conservatrice sud-coréenne car il est soupçonné d'avoir ordonné notamment le torpillage de la corvette sud-coréenne Cheonan en 2010, qui avait fait 46 morts. Pyongyang a toujours rejeté toute responsabilité.

Plusieurs centaines de personnes, avec des élus conservateurs, ont manifesté près de la frontière dans la nuit et réclamé que Kim Yong Chol demande "pardon à genou aux familles de victimes", selon une banderole. S'il n'est pas visé par les sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU, il est la cible des sanctions unilatérales sud-coréennes et d'un gel de ses actifs.

Frénésie diplomatique

La présence à Pyeonchang de cette délégation de huit membres est l'ultime illustration de la frénésie diplomatique qui s'est emparée de la péninsule depuis que le Nord a annoncé à la surprise générale le 1er janvier qu'il participerait aux JO de Pyeongchang.

Après deux années de montée des tensions, en raison de la fuite en avant de Pyongyang vers l'arme atomique, la Corée du Nord s'est lancée depuis dans une offensive de charme à destination de la communauté internationale lors de ces Jeux, que Séoul a vendus comme ceux "de la paix".

Pour la cérémonie d'ouverture, le leader nord-coréen Kim Jong Un avait dépêché sa soeur Kim Yo Jong qui se trouvait à quelques rangs seulement du vice-président américain Mike Pence. Samedi, Moon Jae-in a rencontré le général Kim pendant une heure, a indiqué la présidence sans donner de détails.

En jouant la carte de la détente avec le Sud, certains experts pensent que le Nord tente de polir son image pour obtenir un assouplissement drastique des sanctions internationales engendrées par ses programmes militaires interdits et tente d'enfoncer un coin entre Séoul et Washington.

Mais, signe que cette "trêve olympique" n'a sur le fond rien réglé dans l'épineux dossier nucléaire, Donald Trump a annoncé de nouvelles sanctions unilatérales contre la Corée du Nord qui l'a accusé samedi d'amener "les nuages de la guerre" sur la péninsule.

C. P. avec AFP