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Guerre en Ukraine: pour Le Drian, Poutine ne s'attendait pas une "opération aussi difficile" sur le terrain

Au cinquième jour de la guerre entre l'Ukraine et la Russie, le ministre des Affaires étrangères estime que le président russe a "perdu la bataille de la communication". Jean-Yves Le Drian regrette également les menaces russes autour de la dissuasion nucléaire, qu'il juge "inutiles".

Cinq jours après le début du conflit entre la Russie et l'Ukraine, les forces russes se heurtent à la résistance de l'armée ukrainienne et ne sont pour l'instant pas parvenues à prendre le contrôle total d'une ville. Alors que l'armée russe a tenté dans la nuit de dimanche à lundi de prendre d'assaut Kiev, la capitale ukrainienne est d'ailleurs parvenue à repousser les assauts. De quoi forcer l'admiration de la diplomatie française alors que Moscou pariait sur une guerre éclair.

"Poutine a perdu la bataille de la communication"

"Je suis pas certain que le président Poutine imaginait que son opération allait être aussi difficile. Ce qui me frappe, c’est la force de résistance du peuple ukrainien et sa capacité à bloquer l'entrée des forces russes dans l'Ukraine. Et c’est très impressionnant parce que Poutine n’a pas compris ou il a compris trop tard qu’il avait perdu la bataille de la communication", a jugé le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, sur BFMTV ce lundi.

En Ukraine, le rappel des réservistes de 18 à 60 ans, soit environ 900.000 personnes, a été décrété en fin de semaine dernière, venant s'ajouter aux 200.000 militaires ukrainiens déjà mobilisés. La Russie dispose de son côté de de 850.000 soldats. À ces statistiques, s'ajoutent l'entraînement plus poussée des militaires russes.

Utiliser la force nucléaire, "une menace inutile"

Face aux forces de Kiev, Vladimir Poutine a encore haussé le ton, annonçant dimanche qu’il mettait en alerte la "force de dissuasion" nucléaire de la Russie. Ces forces sont équipées de missiles, de bombardiers stratégiques, de sous-marins et de navires de surface.

"C’est une menace inutile, disproportionnée, j'allais même dire une menace d'escalade qui n'a pas de sens (...). Je renvoie cette agitation à une forme d'inquiétude", a encore avancé le patron du Quai d'Orsay.

Stéphane Dujarric, porte-parole de l'ONU a dénoncé dimanche soir l'idée d'un conflit nucléaire, à ses yeux "inconcevable".

Marie-Pierre Bourgeois