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Guerre en Ukraine: Boris Johnson compare Vladimir Poutine au président serbe Slobodan Milosevic

Le Premier ministre britannique Boris Johnson sort du 10 Downing Street, le 9 février 2022 à Londres

Le Premier ministre britannique Boris Johnson sort du 10 Downing Street, le 9 février 2022 à Londres - JUSTIN TALLIS © 2019 AFP

Le Premier ministre britannique avait accusé mercredi la Russie de "crime de guerre" en Ukraine en raison des armes utilisées contre les civils.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a comparé vendredi le président russe Vladimir Poutine à son homologue serbe Slobodan Milosevic, mort en cellule avant la fin de son procès devant la justice internationale pour génocide et crimes de guerre.

"Il y a une forte analogie entre le comportement de Poutine et les dernières années de Slobodan Milosevic", a déclaré le dirigeant conservateur dans une interview accordée aux journaux italien La Repubblica, espagnol El Pais et allemand Die Welt. "Les deux dirigeants étaient au pouvoir depuis longtemps, tous deux de plus en plus autocratiques, cherchant à consolider leur position dans leur pays, et ils avaient trouvé une grande cause nationaliste", a-t-il détaillé.

Poutine accusé de "crime de guerre"

Boris Johnson avait accusé mercredi la Russie de "crime de guerre" en Ukraine en raison des armes utilisées contre les civils. La Cour pénale internationale (CPI) a de son côté ouvert une enquête.

Estimant que Russes et Ukrainiens sont "un seul peuple", Vladimir Poutine a ordonné fin février l'invasion du pays, présentée comme une opération limitée visant à protéger les Ukrainiens russophones d'un "génocide".

Rappelant que Slobodan Milosevic avait exalté le nationalisme et la nécessité de "sauver" son peuple pour justifier la répression contre les Albanais du Kosovo, Boris Johnson a estimé qu'il y avait "une sorte d'analogie très forte entre cette erreur catastrophique et ce que le président russe a dit de Kiev et les origines de la religion, culture et civilisation russes et ses objectifs en Ukraine".

"Il ne voit pas d'issue au cul-de-sac dans lequel il se trouve"

Président de la Serbie puis de la République fédérale de Yougoslavie de 1989 à 2000, Slobodan Milosevic est mort d'une crise cardiaque en 2006 dans le centre de détention du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), à La Haye, où il était jugé pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

Après l'attaque attribuée à la Russie de la plus grande centrale nucléaire d'Ukraine et d'Europe, à Zaporijia, Boris Johnson a dit aussi vendredi avoir "l'impression que Vladimir Poutine a décidé (...) de redoubler d'efforts" dans son offensive.

"Il ne voit pas d'issue au cul-de-sac dans lequel il se trouve, sauf celle de continuer avec les destructions, la pulvérisation de populations innocentes, dans des villes européennes innocentes", a-t-il ajouté, estimant que les Occidentaux avaient "plus à faire" encore en termes de sanctions contre des intérêts russes.
H.G. avec AFP