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Fusillade en Floride: rentrée difficile deux semaines après la tuerie

Des fleurs et décorations en hommage des victimes disposées sur le campus du lycée Marjorie Stoneman Douglas en Floride le 27 février 2018

Des fleurs et décorations en hommage des victimes disposées sur le campus du lycée Marjorie Stoneman Douglas en Floride le 27 février 2018 - RHONA WISE, AFP

Deux semaines après la fusillade dans un lycée de Parkland en Floride qui a fait 17 mort, les élèves et professeurs s'apprêtent à revenir en classe ce mercredi. Une journée qui s'annonce éprouvante pour les rescapés.

Le lycée Marjory Stoneman Douglas de Parkland, en Floride, va tenter de retrouver un semblant de normalité en rouvrant ses portes ce mercredi, deux semaines après la fusillade qui a fait 17 morts et poussé les survivants à réclamer un durcissement des lois sur les armes à feu.

Depuis le drame, l'émotion n'est pas retombée autour de l'établissement qui a perdu 14 élèves et trois enseignants sous les balles d'un ancien étudiant, Nikolas Cruz. Agé de 19 ans, il avait acheté légalement un fusil semi-automatique malgré des problèmes psychologiques qui avaient fait l'objet de plusieurs signalements à la police.

"Nous sommes une famille"

"Je vais être forte", a affirmé Jenna Korsten, une élève du lycée âgée de 17 ans. "Nous devons être forts dans ce genre de situation car nous sommes une famille".

"J'ai peur, mais je suis aussi content de retrouver un sentiment de normalité", a expliqué Tanzil Philip, 16 ans et en classe de Seconde. "Je ne sais pas ce que je vais ressentir avant d'y retourner sans mes parents et de m'asseoir" dans la salle de classe, a-t-il expliqué, ajoutant que cette journée devrait être "très triste".

Au coin du lycée de Parkland, au nord de Miami, dix-sept croix blanches ont été érigées en mémoire des victimes.

Un élève s'adresse à ses camarades lors d'une manifestation le 21 février 2018 au lycée Marjorie Stoneman Douglas en Floride
Un élève s'adresse à ses camarades lors d'une manifestation le 21 février 2018 au lycée Marjorie Stoneman Douglas en Floride © RHONA WISE, AFP

L'urgence d'une réforme

La fusillade, la plus meurtrière en milieu scolaire depuis plus de cinq ans, illustre le fossé entre les partisans d'une règlementation plus stricte des ventes d'armes et leurs adversaires qui invoquent le droit constitutionnel de chaque Américain à porter une arme. Plusieurs rescapés de la tuerie ont rencontré les parlementaires, en Floride et à Washington, pour tenter de les convaincre de l'urgence d'une réforme.

Mais les bonnes intentions se heurtent à la résistance des élus et de la National Rifle Association (NRA), le puissant groupe de pression pro-armes.

Le président Donald Trump, qui a aussi reçu une délégation d'élèves, s'est dit favorable à ce que l'achat de "certaines armes" soit interdit avant 21 ans. Il pourrait préciser sa pensée en rencontrant mercredi des parlementaires républicains et démocrates.

Armer les professeurs

"Alors que les gens pensent à de nouvelles lois, il faut d'abord regarder le nombre de lois qui n'ont pas été mises en application, qui ne sont pas appliquées de la bonne manière", a affirmé Steve Scalise, numéro trois des républicains de la Chambre des représentants.

Il s'est dit opposé à toute interdiction spécifique, comme le semi-automatique de type AR-15 utilisé par Cruz, plaidant pour que les personnels des écoles soient armés. Une idée que refusent des responsables politiques et une partie du monde éducatif.

Une bannière déployée au lycée Marjory Stoneman Douglas en Floride le 27 février 2018
Une bannière déployée au lycée Marjory Stoneman Douglas en Floride le 27 février 2018 © RHONA WISE, AFP

Un plan d'action

Le gouverneur de Floride, Rick Scott, a lui dévoilé mardi un "plan d'action" prévoyant le déblocage de 500 millions de dollars pour la sécurité dans les écoles de l'Etat, qui a l'une des législations les plus favorables du pays pour la détention et l'usage des armes à feu, et l'amélioration du suivi psychologique.

L'Assemblée de Floride doit étudier cette semaine une série de propositions, notamment le relèvement de l'âge légal pour acheter une arme et l'allongement du délai de vérification des antécédents.

Mais le Sénat de l'Etat a retoqué un amendement interdisant des armes semi-automatiques, une idée pourtant jugée cruciale par les rescapés du lycée de Parkland.

M. F. avec AFP