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Évacuations à Azovstal, poursuite de l'offensive russe... La situation au 73e jour de la guerre en Ukraine

Des civils évacués d'Azovstal.

Des civils évacués d'Azovstal. - Dimitar DILKOFF / AFP

Les femmes, les enfants et les personnes âgées ont tous été évacués ce samedi de l'aciérie Azovstal, la dernière poche de résistance dans la ville dévastée de Marioupol, où les autorités ukrainiennes craignent que l'offensive russe ne reprenne de plus belle à l'approche des célébrations à Moscou de la victoire sur l'Allemagne nazie le 9 mai.

À l'approche du 9 mai, les autorités ukrainiennes s'attendent, au 73e jour du conflit, à une intensification des frappes russes sur le pays. Mais l'Ukraine continue de se défendre et a réussi à évacuer une grande partie des civiles d'Azovstal.

· Femmes et enfants tous évacués d'Azovstal

Les femmes, les enfants et les personnes âgées ont tous été évacués ce samedi de l'aciérie Azovstal, la dernière poche de résistance dans la ville dévastée de Marioupol, où les autorités ukrainiennes craignent que l'offensive russe ne reprenne de plus belle à l'approche des célébrations à Moscou de la victoire sur l'Allemagne nazie le 9 mai.

"L'ordre du président (Volymyr Zelensky) a été exécuté: toutes les femmes, tous les enfants et toutes les personnes âgées ont été évacués d'Azovstal. Cette partie de la mission humanitaire à Marioupol est accomplie", a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk.

Vendredi, 50 personnes, là encore les civils les plus vulnérables, avaient pu quitter l'immense complexe sidérurgique, la dernière poche de résistance des forces ukrainiennes dans cette cité portuaire du sud-est.

Ces opérations, qui se déroulent depuis une semaine sous l'égide de l'ONU et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), ont permis, selon Kiev, à près de 500 civils de fuir.

Le ministère ukrainien de la Défense a toutefois affirmé dans son rapport matinal samedi que "l'ennemi n'arrêtait pas son offensive", "bloquant" notamment toujours les défenseurs du quartier d'Azovstal.

· L'Ukraine craint une intensification des frappes russes

Le ministère ukrainien de la Défense a affirmé dans son rapport matinal ce samedi que "l'ennemi n'arrêtait pas son offensive".

"À Marioupol, l'ennemi continue de bloquer des unités de la défense ukrainienne dans le quartier d'Azovstal", a assuré le ministère, qui a aussi évoqué la destruction de trois ponts routiers par les Russes "pour ralentir la contre-offensive" dans la région de Kharkiv.

Des frappes de missiles ont été signalées vendredi et samedi dans cette région du nord-est ainsi que dans la ville de Mykolaïv (sud) et autour de Donetsk (est), selon la même source. Vendredi soir, deux tirs de roquettes ont atteint Odessa, le grand port ukrainien sur la mer Noire, sans faire de victimes, selon le Commandement sud des forces ukrainiennes.

À l'approche du 9 mai, les autorités s'attendent à une intensification des frappes russes.

"S'il-vous-plaît, n'ignorez pas les alertes aériennes et gagnez immédiatement les abris, le risque de bombardements est très probable dans toutes les régions d'Ukraine", a averti vendredi le maire de Kiev, Vitaly Klitschko, ajoutant qu'aucune commémoration du 9 mai n'aurait lieu dans la capitale ukrainienne.

· Une contre-offensive se poursuit à Kharkiv

À Kharkiv, la contre-offensive ukrainienne pour mettre la deuxième ville d'Ukraine hors de portée de l'artillerie ennemie a pris de l'ampleur, avec la prise de plusieurs positions russes au nord et à l'est, souligne l'Institut américain d'étude de la guerre (ISW).

"Les forces ukrainiennes regagnent du terrain le long d'un large arc autour de Kharkiv et ne se concentrent plus sur une poussée limitée, faisant preuve d'une capacité à lancer des opérations offensives à plus grande échelle que jusqu'à présent dans cette guerre", explique-t-il.

L'armée russe a détruit trois ponts routiers "pour ralentir la contre-offensive" dans la région, a affirmé le ministère ukrainien de la Défense.

· L'Ukraine affirme avoir frappé les forces russes sur l'île aux Serpents

L'armée ukrainienne a affirmé avoir bombardé les positions russes sur l'île aux Serpents, en mer Noire, devenue symbole de la résistance ukrainienne depuis le début de l'invasion des forces russes le 24 février.

"Nos forces ont effectué des frappes sur les positions de l'ennemi sur l'île aux Serpents", a indiqué mardi soir le commandement Sud de l'armée ukrainienne sur Facebook, affirmant avoir touché un "poste de contrôle" et détruit un système antiaérien. "Les pertes des Russes sont en train d'être clarifiées", a-t-il ajouté.

La Russie n'a pas confirmé que des tirs avaient touché l'île, dont elle a pris le contrôle peu après le début de son invasion de l'Ukraine le 24 février.

Cette petite île en mer Noire est devenue un symbole en Ukraine depuis un échange radio, devenu viral sur les réseaux sociaux, dans lequel, au premier jour du conflit, les garde-frontières ukrainiens avaient lancé "Va te faire foutre, navire militaire russe !" au croiseur russe, le Moskva, qui leur intimait de se rendre.

· Pas de "preuve concrète" que la Russie envisage d'utiliser des armes nucléaires tactiques

La CIA, principale agence de renseignement américaine, ne perçoit aucune indication que la Russie se prépare à utiliser des armes nucléaires tactiques dans le conflit en Ukraine, a déclaré son directeur Bill Burns samedi.

"Nous ne voyons pas à ce stade, en tant que service de renseignement, de preuve concrète montrant que la Russie prépare le déploiement ou même l'utilisation potentielle d'armes nucléaires tactiques", a-t-il affirmé lors d'une conférence organisée par le journal Financial Times.

"Etant donné les déclarations va-t-en-guerre que (...) nous avons entendues de la part des dirigeants russes, nous ne pouvons pas prendre ces possibilités à la légère", a-t-il ajouté, précisant que son agence restait "très concentrée" sur cette question.

La Russie avait placé en état d'alerte ses forces de dissuasion, y compris les armes nucléaires, peu après le début de l'invasion de l'Ukraine le 24 février. Vladimir Poutine a aussi formulé des menaces à peine voilées, laissant entendre qu'il était prêt à déployer ces armes nucléaires tactiques.

Clément Boutin avec AFP