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"Vladimir dit que c'est moi": Loukachenko ironise pour savoir qui de lui ou de Poutine est le plus "toxique"

Vladimir Poutine et Alexandre Loukachenko le 19 décembre à Minsk.

Vladimir Poutine et Alexandre Loukachenko le 19 décembre à Minsk. - Konstantin ZAVRAZHIN / SPUTNIK / AFP

Le président russe était en visite chez son allié biélorusse lundi. De nouvelles livraisons d'armes ont été actées, ainsi qu'un renforcement du partenariat entre les deux autocraties.

Lors de la visite à Minsk lundi de Vladimir Poutine, le dictateur biélorusse Alexandre Loukachenko a tenté de manier l'ironie. Lors d'une conférence de presse, il a fait mine de s'interroger pour savoir qui de lui ou de son homologue russe était le plus "toxique" et "dangereux" à l'échelle mondiale.

"Vous savez, nous sommes tous deux co-agresseurs, et donc les personnes les plus toxiques et dangereuses du monde. Nous nous disputons juste pour savoir qui est le pire. Vladimir dit que c'est moi. Mais je commence à penser que c'est lui. Finalement, nous avons décidé ensemble que nous étions au même niveau, voilà tout", a déclaré Alexandre Loukachenko.

"Il a lui-même révélé au monde la vérité"

Pourtant visiblement amusé, Vladimir Poutine n'a pas réagi à ce trait d'humour. Sur les réseaux sociaux, la séquence - une référence au conflit en Ukraine - n'est pas passée inaperçue.

De nombreux observateurs l'ont partagée, sous-titrée en anglais, pour illustrer ce qu'ils considèrent être comme la froideur et la déconnexion totale des deux dirigeants.

"Il a lui-même révélé au monde la vérité", a tweeté Pavel Latushka vice-président du comité de transition biélorusse, une instance née suite au musellement de l'opposition lors de l'élection présidentielle biélorusse à l'été 2020. Anton Geraschenko, conseiller du ministre ukrainien de l'Intérieur, a également partagé la vidéo.

De prochaines livraisons d'armes

Ancien pays soviétique, aujourd'hui vassalisé et dépendant de son imposant voisin russe, la Biélorussie n'a pour l'instant pas pris directement part au conflit en Ukraine. Mais le pays sert de base arrière aux soldats russes, puisque Minsk partage une partie de sa frontière avec Kiev.

Lors de la visite de Vladimir Poutine lundi, Alexandre Loukachenko a indiqué que des "mesures communes pour assurer la sécurité" des deux pays avaient été décidées, ainsi que des "livraisons mutuelles d'armes".

"Nous avons testé des avions en Russie et nous les préparons maintenant", a déclaré le dictateur biélorusse.

Sermon public pour le ministre des Sports

La semaine dernière, Alexandre Loukachenko s'était déjà mis en scène, dans le contexte de la Coupe du monde de football au Qatar cette fois.

Face aux caméras, il avait convoqué son ministre des Sports, pour le sermonner concernant l'absence de la sélection biélorusse dans le tournoi. "Pour une quelconque raison, je ne vois pas nos joueurs. Ou bien est-ce que je ne regarde pas assez les matchs?", avait-il demandé au ministre, visiblement peu à l'aise.

Jules Fresard