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Frappe russe, ONG suisse... Ce que l'on sait sur les deux humanitaires français tués en Ukraine

Des pompiers au milieu des débris après une frappe à Kherson, en Ukraine, le 2 février 2024

Des pompiers au milieu des débris après une frappe à Kherson, en Ukraine, le 2 février 2024 - AFP

Deux volontaires de nationalité française sont morts jeudi 1er février dans la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine. Quatre autres personnes, dont trois Français, ont également été blessées.

Deux volontaires français ont été tués jeudi 1er février dans le sud de l'Ukraine par un bombardement russe, alors que le conflit se poursuit entre Moscou et Kiev, près de deux ans après avoir débuté.

• Une frappe russe près de Kherson

Les deux Français sont morts lors d'un bombardement russe qui a touché Beryslav, une ville située sur la rive nord du fleuve Dniepr, près de la ligne de front, légèrement au nord de la ville de Kherson.

En plus de ces deux morts, trois autres Français ont été blessés dans cet incident, selon le ministère français des Affaires étrangères. D'après le gouverneur de la région de Kherson Oleksandr Prokoudine, un Ukrainien a également été blessé.

Le 27 janvier, déjà, une personne avait été tuée dans cette même ville de Beryslav, qui comptait 12.000 habitants avant la guerre, par un explosif lancé par un drone russe.

• Deux humanitaires d'une ONG suisse

Le ministère français des Affaires étrangères a indiqué vendredi que les deux Français étaient des travailleurs "humanitaires", ce qu'a ensuite confirmé Emmanuel Macron. On ignore encore à l'heure actuelle pour quelle organisation ils travaillaient.

Ce samedi, l'ONG Entraide protestante suisse (EPER) annonce que les deux humanitaires étaient en mission humanitaire pour leur organisation. L'association dénonce une "attaque brutale que rien ne justifie".

Elle indique que les blessés ont été transportés à l'hôpital "hors de la zone de danger" et que "les collaboratrices et collaborateurs blessés bénéficient en outre d'un soutien psychologique".

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Selon des informations de BFMTV, l'équipe de cette organisation suisse touchée jeudi avait pour mission de distribuer des biens essentiels (nourriture et produits d'hygiène) et du bois de chauffe pour les civils proches de la ligne de front. Ils étaient clairement identifiés comme humanitaires.

• Macron dénonce un acte "indigne"

Après l'annonce de la mort des deux Français, Emmanuel Macron a dénoncé ce vendredi "un acte lâche et indigne" sur X (anciennement Twitter).

"Je pense à leurs proches et camarades blessés. Ma solidarité va à tous les bénévoles qui s'engagent pour aider les populations", a-t-il assuré.

Le chef de la diplomatie français, Stéphane Séjourné, a pour sa part dénoncé la "barbarie russe", après la disparition de ces Français ayant "payé leur engagement auprès des Ukrainiens de leur vie".

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a de son côté salué sur les réseaux sociaux la mémoire des deux "courageux" humanitaires français qui "aidaient les gens". Il a également fustigé ce qu'il a qualifié de "terreur russe" ne tenant pas compte de la "nationalité des victimes".

Une enquête a été ouverte vendredi soir par le parquet antiterroriste pour crimes de guerre et atteinte volontaire à la vie d'une personne protégée par le droit international humanitaire notamment.

Confiée aux gendarmes de l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité (OCLCH), c'est la 10e procédure ouverte par le Pnat depuis le début du conflit en février 2022.

• Tensions croissantes entre la France et la Russie

Ces deux décès surviennent alors les tensions vont croissant entre Moscou et Paris, après qu'Emmanuel Macron a annoncé en janvier de nouvelles livraisons d'armes à Kiev.

Dans la foulée, la France avait dénoncé une campagne de désinformation russe autour de la mort de dizaines de présumés "mercenaires" français lors d'un bombardement à Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine. Paris avait déploré une "nouvelle manipulation grossière russe".

Juliette Desmonceaux avec AFP