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Ukraine

"Fenêtre d'opportunité", "très bonne chose": l'Ukraine se réjouit de la rébellion de Wagner

Le chef du groupe paramilitaire Wagner, Evguéni Prigojine, a accusé ce vendredi les dirigeants militaires de Moscou d'avoir ordonné des frappes sur ses camps et tué un grand nombre de ses combattants. Depuis, le groupe mène une offensive à l'intérieur de la Russie et menace d'aller jusqu'à Moscou. Une aubaine pour Kiev, en pleine contre-offensive ukrainienne.

En pleine contre-offensive ukrainienne, la rébellion du groupe paramilitaire Wagner contre les chefs militaires russes semble être une aubaine pour Kiev. La vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganne Maliar, évoque ainsi "une fenêtre d'opportunité" pour l'Ukraine, tandis que Volodymyr Zelensky fustige la "faiblesse" de Moscou.

"La faiblesse de la Russie est évidente. Une faiblesse totale", a estimé le président ukrainien sur les réseaux sociaux. "Il est tout aussi évident que l'Ukraine est capable de protéger l'Europe contre une contamination par le mal et le chaos russe", a-t-il ajouté.

Prise de sites militaires russes

Si les relations entre Wagner et le commandement russe sont tendues, voire glaciales, depuis des mois, un événement a mis le feu aux poudres ce vendredi: Evguéni Prigojine, chef du groupe, a accusé les dirigeants militaires de Moscou d'avoir ordonné des frappes sur ses camps et tué un grand nombre de paramilitaires de Wagner.

Depuis, l'ancien "cuisinier" de Vladimir Poutine est entré ouvertement en rébellion contre le commandement russe, affirmant avoir pris le contrôle de sites militaires et menaçant de continuer jusqu'à Moscou. En réaction, le président russe a dénoncé une "trahison" et de nombreuses villes russes commencent à se barricader.

"Une très bonne chose"

Dans les rues de Kiev, au contraire, les habitants se disent "très heureux" de la rébellion du groupe Wagner, espérant qu'elle affaiblisse les troupes russes et favorise la contre-offensive de Kiev.

"Je m'attendais à quelque chose, mais pas si vite et pas là. Je pensais que tout allait commencer après la fin de la guerre, mais cela a commencé plus tôt et c'est une très bonne chose", se réjouit notamment Ilya Tsvirkoune, 21 ans, interrogée par l'AFP.

Le président russe Vladimir Poutine "va devoir rappeler certaines troupes parce qu'il aura besoin d'aide là-bas et du coup, ce sera plus facile pour" les forces ukrainiennes, estime le jeune homme.

"C'est une excellente nouvelle (...) qu'ils se débrouillent entre eux avec leurs problèmes et qu'ils nous laissent tranquilles", a de son côté estimé Tamara, habitante de Zaporijjia, au micro de BFMTV.

Les troupes de Wagner "vont atteindre Moscou"

Un autre habitant de Kiev, Bogdan Teodorovski, trouve lui "très amusant" l'entrée en rébellion d'Evguéni Prigojine contre les troupes régulières russes. "Tout ce que nous avons à faire, c'est regarder et encourager les deux camps [à se battre]. J'espère qu'ils nous laisseront tranquilles et qu'ils s'acharneront l'un contre l'autre", a-t-il déclaré à l'AFP.

"Les troupes de Wagner ont commencé leur offensive, elles vont atteindre Moscou", prédit de son côté Mykhaïlo, 50 ans, en se disant "très, très heureux que cela se soit produit".

"Je pense que nos forces armées ont toutes les chances de triompher. Je pense que cela va affaiblir les troupes russes, cela va affaiblir les forces politiques internes de la Russie. Je pense que c'est formidable", ajoute-t-il.

Fanny Rocher avec AFP