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Ukraine: revivez les événements du jeudi 23 janvier

Un manifestant escalade un amont d'ordures brûlées, jeudi 23 janvier, à Kiev.

Un manifestant escalade un amont d'ordures brûlées, jeudi 23 janvier, à Kiev. - -

Le face à face entre police et manifestants pro-Union européenne a pris un nouveau tournant, mercredi, à Kiev, avec les violents affrontements qui ont fait 5 morts et 300 blessés. Mais en fin de journée, ce jeudi, le dialogue renoué entre l'opposition et le pouvoir en place, semblait en bonne voie.

Nouvelle journée de tensions à Kiev. Les manifestants pro-UE et la police se sont engagés dans un nouveau face à face, ce jeudi, au lendemain d'une journée de confrontations violentes qui ont fait 5 morts et 300 blessés. Depuis fin 2013, les Ukrainiens manifestent en masse contre le pouvoir en place, qui prévoit un rapprochement avec la Russie au détriment d'une intégration européenne, voulue par les manifestants. La colère est née d'un refus du président Viktor Ianoukovitch de signer un accord d'association avec l'Union européenne, à la fin du mois de novembre. Depuis quelques jours, les manifestations ont pris un nouveau tournant, plus violent.

Les pro-européens ont lancé un ultimatum au président Ianoukovitch et l'ancien boxeur et leader d'opposition Vitali Klitschko a menacé de "passer à l'offensive" s'il "ne fait pas de concessions". Mercredi, les forces de l'ordre ont lancé plusieurs assauts contre les barricades dressées par les manifestants à proximité du siège du gouvernement et du Parlement.

>> Cet article en direct est désormais clos. Cliquez ici pour accéder à la synthèse des événements de ce jeudi 23 janvier.

21h35 - L'opposition fait état de "fortes chances" de solution à la crise. Les négociations engagées entre l'opposition et le président Ianoukovitch semblent en bonne voie. "Nous avions pour objectif de mettre fin au bain de sang et les chances sont très fortes", a déclaré à la presse Arseni Iatseniouk à sa sortie de plusieurs heures de pourparlers présentés comme décisifs par l'opposition après plusieurs jours de violences entre police et manifestants.

21h15 - Ukraine: Biden exhorte Ianoukovitch à trouver une "solution pacifique". Le vice-président des Etats-Unis Joe Biden a appelé le président ukrainien Viktor Ianoukovitch au téléphone jeudi pour le presser de trouver une "solution pacifique" à la crise dans son pays, a annoncé la Maison Blanche.

20h30 - Washington demande du concret. La Maison Blanche a pris note jeudi du dialogue en cours entre le pouvoir et l'opposition en Ukraine, et appelé le gouvernement de Kiev à prendre des mesures "concrètes" pour mettre fin à la crise.

"Nous condamnons la violence qui se produit à Kiev, et continuons à exhorter toutes les parties à faire baisser la tension et à ne pas avoir recours à la violence", a déclaré le porte-parole de la présidence américaine, Jay Carney.

19h35 - Merkel interpelle Ianoukovitch. La chancelière allemande Angela Merkel a téléphoné au président ukrainien Viktor Ianoukovitch et lui a demandé de retirer les lois limitant les droits des citoyens à manifester, a annoncé jeudi soir la chancellerie.

"La chancelière a lancé un appel pressant au président pour qu'il conduise un dialogue sérieux avec l'opposition et aboutisse à des résultats concrets, dont (...) le retrait des lois (...) qui limitent les droits des citoyens", selon un communiqué de la chancellerie.

18h40 - Un gouverneur de l'ouest de l'Ukraine démissionne. Le gouverneur de la région de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, a présenté sa démission jeudi sous la pression d'un millier de manifestants hostiles au pouvoir qui ont envahi son administration.

Ces manifestants s'étaient rassemblés devant l'administration régionale de la ville, considérée comme la capitale de l'ouest ukrainophone du pays et majoritairement favorable au mouvement de protestation qui agite actuellement Kiev. Le gouverneur, Oleg Salo, a été nommé par le président Viktor Ianoukovitch, originaire de l'est russophone et souvent considéré comme pro-russe.

18h35 - Catherine Ashton à Kiev la semaine prochaine. Dans un communiqué, la chef de la diplomatie européenne a indiqué qu'elle se rendrait dans la capitale ukrainienne pour rencontrer le président du pays Viktor Ianoukovitch et les responsables de l'opposition. Elle entend ainsi faciliter le "dialogue" en vue d'une "solution politique".

18h - François Hollande condamne les violences. Le président de la République a condamné ce jeudi "avec la plus grande fermeté les violences contre les manifestations pacifiques qui ont lieu à Kiev". "J'appelle les autorités ukrainiennes à retrouver sans délai la voie du dialogue et de l'apaisement", a poursuivi le chef de l'Etat.

Le président condamne avec la plus grande fermeté les violences contre les manifestations pacifiques à Kiev #Ukraine pic.twitter.com/JjEqeIS21V
— Élysée (@Elysee) 23 Janvier 2014

17h45 - SMS d'intimidation. Ces derniers jours, de nombreux participants aux manifestations de Kiev ont reçu un étrange message anonyme sur leur téléphone portable. "Cher abonné, vous êtes enregistré comme participant à une émeute" ou à "un trouble massif à l'ordre public", ont pu lire les destinataires, qui ont immédiatement attribué le message aux autorités ukrainiennes, qui veulent étouffer le mouvement avec une série de lois liberticides.

Ces SMS reposent sur un système de localisation des individus lorsqu'ils utilisent leur téléphone près d'un endroit où se tient une manifestation.

16h40 - Un journaliste russe battu par la police. Un journaliste russe couvrant les manifestations en Ukraine a été détenu jeudi pendant plus d'une heure et demi par la police qui l'a battu, selon son employeur, le site Lenta.ru. Selon Lenta.ru, Andreï Kisselev accompagnait un groupe de manifestants cherchant à retrouver d'autres militants détenus dans des fourgons de police quand des membres des forces spéciales les ont interpellés.

Un autre journaliste du site, présent à Kiev, a diffusé sur Twitter une photo de son collègue le visage tuméfié, le sourcil et le nez en sang (voir photo ci-dessous). "Voici comment les Berkout (unités spéciales anti-émeutes, ndlr) détiennent les journalistes", a écrit ce journaliste Ilia Azar.

Un journaliste agressé

Un manifestant point un pistolet sur les policiers, mercredi 22 janvier, à Kiev.
Un manifestant point un pistolet sur les policiers, mercredi 22 janvier, à Kiev. © -

15h35 - Signe de la radicalité de certains manifestants, cette photo d'un opposant pointant un pistolet en direction des policiers, au cours des affrontements de mercredi, à Kiev (voir ci-contre).

15h25 - Les barricades enflammées ont été éteintes par les pompiers à la mi-journée, au moment de l'annonce de la trêve temporaire. Mais les opposants se préparent d'ores et déjà à la reprise des affrontements et ont entrepris d'amener de nouveaux pneus, prêts à être enflammés lorsque l'ultimatum lancé au président Ianoukovitch aura été dépassé, ce soir.

15h05 - La neige et le froid. Il fait extrêmement froid à Kiev, où la température est actuellement de -11 degrés, ce qui n'empêche pas les opposants d'être toujours massivement présents. Les conditions météorologiques ne devraient pas s'arranger dans les prochaines heures.

#Ukraine Demain, la température prévue à #Kiev est de -14° le jour et -22° la nuit. Ca va être l'enfer pour tous.
— Stéphane Siohan (@stefsiohan) 23 Janvier 2014

14h45 - La session extraordinaire du Parlement doit se tenir en début de semaine prochaine, les députés étant actuellement en vacances.

14h30 - La démission du gouvernement doit être discutée au Parlement, a également indiqué la présidence. Viktor Ianoukovitch a reçu le président du Parlement Volodymyr Rybak et lui a demandé de convoquer les députés en vue d'une "résolution rapide" de la crise et pour que le Parlement valide le résultat des négociations prévues avec l'opposition. Ces premières annonces ont été accueillies avec beaucoup de méfiance du côté des manifestants, selon notre envoyé spécial à Kiec, Patrick Sauce.

14h18 - Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a demandé une session extraordinaire du Parlement, a indiqué la présidence.

14h15 - Kiev n'enviseage pas de décréter l'état d'urgence, a indiqué le président Viktor Ianoukovitch au président de la Commission européenne José Manuel Barroso.

13h50 - La contestation en images. BFMTV.com a réalisé une sélection des photos AFP de la révolte ukrainienne, depuis son éclatement, en novembre 2013.

13h35 - Des sanctions "pas à l'ordre du jour". Malgré son exhortation à l'Ukraine de "ne pas faire usage de violence", la chancelière allemande a néanmoins estimé que "des sanctions" contre l'Ukraine "n'étaient pas à l'ordre du jour pour le moment".

13h - Merkel demande au gouvernement ukrainien de "protéger la vie" des manifestants. La chancelière allemande a déclaré jeudi aux autorités de "garantir les libertés fondamentales, et particulièrement (...) le droit de manifester pacifiquement, de protéger la vie (des manifestants), de ne pas faire usage de violence."

12h45 - Gorbatchev appelle Poutine et Obama à aider au dialogue en Ukraine. Le dernier dirigeant soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, a appelé jeudi les présidents russe Vladimir Poutine et américain Barack Obama à aider à lancer des négociations en Ukraine.

12h35 - Une évacuation forcée de la place de l'Indépendance? Par ailleurs, toujours selon notre envoyé spécial, de nombreuses rumeurs font état d'une possible évacuation forcée, qui serait massive et brutale, de la place de l'Indépendance, épicentre des manifestations, dans les prochaines heures, par les forces de l'ordre. Une rumeur qui pousse les manifestants à consolider les barricades (certaines atteignent une hauteur de cinq mètres dans le centre-ville, comme le montre la photo ci-dessous).

Jusqu'à hier soir il s'agissait de l'un des derniers passages libres vers la zone de Kiev occupée par l'opposition pic.twitter.com/Py6YMV85MP
— Germain Moyon (@GermainMoyon) 23 Janvier 2014

Vitali Klitchko le 22 janvier.
Vitali Klitchko le 22 janvier. © -

12h25 - Klitschko veut calmer l'opposition. Selon notre envoyé spécial à Kiev, cette trêve temporaire demandée par Vitali Klitchko s'explique par les craintes de ce dernier d'être dépassé par une certaine frange de l'opposition. Des groupuscules politiques donnent en effet un tour plus radical à la révolte, comme l'ont montré les violences de mercredi. Certains de ces groupes se prêtent à des entraînements quasi-militaires en pleine rue pour se préparer à aller au contact avec les forces de l'ordre.

12h15 - Malgré la trêve, l'opposition reste mobilisée et alimente la barricade de feu la séparant des forces de l'ordre.

La foule place de l'Indépendance, à Kiev, ce jeudi, vers midi heure française.
La foule place de l'Indépendance, à Kiev, ce jeudi, vers midi heure française. © -

11h55 - Les manifestants rassemblés place de l'Indépendance. Il est bientôt 13 heures en Ukraine et la foule est dense place de l'Indépendance, à Kiev, place centrale de la capitale et épicentre des manifestations depuis le début de la révolte, en novembre dernier. (voir photo ci-contre)

11h45 - Fumée noire et épaisse. La barricade de pneus en flammes dressée entre les forces de l'ordre et les manifestants laisse s'échapper une impressionnante fumée noire dans les rues de Kiev ce jeudi, comme en témoigne cette photo postée sur Twitter par notre envoyé spécial sur place, sur laquelle on peut voir des religieux venus constater la situation.

Kiev, ce matin. pic.twitter.com/BmFRbdu6aB
— Patrick Sauce (@SaucePatrick) 23 Janvier 2014

11h38 - Des activistes portés disparus? Selon Euronews, certains des opposants hospitalisés après avoir été blessés au cours des affrontements auraient disparu des hôpitaux de Kiev dans lesquels ils se trouvaient.

11h25 - Des cocktails Molotov lancés sur les policiers. Une vidéo postée lundi sur Youtube montre des manifestants pro-européens lancer des cocktails Molotov sur les policiers anti-émeutes, qui prennent feu tour à tour, tandis que leurs collègues tentent d'éteindre les flammes. Attention, ces images peuvent choquer.

11h25 - L'opposant Vitali Klitschko appelle à une trêve jusqu'à 18 heures ce jeudi, en attendant le résultat de négociations prévues avec le pouvoir. "Je reviendrai d'ici 20 heures (locales, soit 19 heures heure française, NDLR) et vous rendrai compte des négociations", a déclaré l'ex-boxeur, cité sur les lieux par l'agence Interfax.

11h15 - Forces de l'ordre et manifestants se sont affrontés tard dans la soirée de mercredi, comme en témoigne cette photo de l'AFP, qui montre les policiers anti-émeutes serrés en rang, leurs boucliers à la main, alors que la neige continue de tomber sur la capitale ukrainienne.

PHOTO - Affrontement entre forces de l'ordre et manifestants dans le centre de Kiev #AFP #Ukraine #EuroMaidan pic.twitter.com/HLUVPye0yo
— Agence France-Presse (@afpfr) 23 Janvier 2014

11h10 - Suivre la situation à Kiev en direct. Ce streaming vidéo permet de suivre les événements sur place en direct.

10h30 - Barricade de pneus en flammes. Manifestants et force anti-émeutes sont tenus à distance par une barricade de pneus enflammés, ce jeudi.

Manifestants et policiers séparés par une barricade de flammes ce matin à Kiev. pic.twitter.com/Ue6kkKwgm3
— Germain Moyon (@GermainMoyon) 23 Janvier 2014

10h15 - Les pro-européens préparent leur offensive. Les manifestants ont notamment préparé une importante réserve de pavés, en préparation d'un nouvel assaut contre les forces de l'ordre.

Kiev: côté manifestants, des réserves de pavés constituées en préparation d'un nouvel assaut pic.twitter.com/YQ3EQCRnnx
— Germain Moyon (@GermainMoyon) 23 Janvier 2014

10h - La Russie n'interviendra pas. La Russie ne va pas intervenir dans la situation en Ukraine, a déclaré ce jeudi le porte-parole du président russe Vladimir Poutine. "Nous ne pensons pas avoir le droit d'intervenir dans les affaires intérieures de l'Ukraine de quelque manière que ce soit. C'est absolument inacceptable pour nous de nous ingérer dans les affaires intérieures" d'un autre pays, a ainsi déclaré Dmitri Peskov dans un interview au quotidien Komsomolskaïa Pravda.

9h - Les manifestants menacent de "passer à l'offensive" ce jeudi. "Si Ianoukovitch ne fait pas de concessions, demain nous passons à l'offensive", a déclaré mercredi soir le leader de l'opposition
Vitali Klitschko, devant des dizaines de milliers de manifestants de l'opposition rassemblés sur la place de l'Indépendance à Kiev.

8h30 - Colère de l'Europe et des Etats-Unis. L'Union européenne a réagi rapidement aux violences, mercredi, avertissant qu'elle allait "étudier de possibles actions et les conséquences" pour ses relations avec l'Ukraine, tandis que Washington a annoncé de premières sanctions.

8h15 - Ianoukovitch "assassin". Le président Viktor Ianoukovitch "a cessé d'être président et est devenu un assassin", a déclaré, mercredi, dans un message transmis par ses proches, l'opposante emprisonnée Ioulia Timochenko.

8h - Affrontements meurtriers mercredi. Cinq militants de l'opposition ont été tués et 300 blessés rien qu'au cours de la journée de mercredi, à Kiev, dans les violents affrontements entre manifestants et forces de l'ordre. Quatre des cinq victimes auraient été tuées par balles.

Les heurts se sont poursuivis mercredi soir. Les manifestants ont jeté des cocktails Molotov et des pierres sur les forces anti-émeutes, dont ils étaient séparés par une barricade de pneus en flammes. Les forces de l'ordre ripostaient par des tirs de balles en caoutchouc et des grenades assourdissantes.

|||>> L'ESSENTIEL

• Cinq manifestants ont été tués et 300 autres blessés mercredi, dans de violents affrontements entre police et opposants au pouvoir

• Les opposants, pro-européens, protestent contre le projet de rapprochement du pays avec la Russie, défendu par Viktor Ianoukovitch

• Ils ont menacé de "passer à l'offensive" ce jeudi, si le président ne fait pas de concessions

Adrienne Sigel