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Ukraine: de "fortes chances" de sortie de crise, selon l'opposition

itali Klitschko a appelé à la mi-journée à une trêve le temps des négociations qui se sont ouvertes jeudi.

itali Klitschko a appelé à la mi-journée à une trêve le temps des négociations qui se sont ouvertes jeudi. - -

Après la journée sanglante de mercredi, celle de jeudi a commencé sous haute tension. Mais après un ultimatum de l'opposition, des négociations ont commencé entre l'opposition et le président Viktor Ianoukovitch. Elles ont, semble-t-il, porté leurs fruits.

Rebondissement inattendu et a priori heureux dans la crise ukrainienne. L'un des chefs de file de l'opposition ukrainienne, Arseni Iatseniouk, a estimé jeudi qu'il existait de "fortes chances" de "mettre fin au bain de sang" à Kiev après les négociations tenues avec le président Viktor Ianoukovitch.

Soumis à une forte pression, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch avait été contraint d'engager jeudi des négociations avec l'opposition qui lui a posé un ultimatum après les scènes de guérilla urbaine ayant fait 5 morts la veille.

"Nous avions pour objectif de mettre fin au bain de sang et les chances sont très fortes", a déclaré à la presse Arseni Iatseniouk à sa sortie de plusieurs heures de pourparlers présentés comme décisifs par l'opposition après plusieurs jours de violences entre police et manifestants.

Une trêve décidée pour le temps des négociations

Avant l'ouverture de ces pourparlers, le président Viktor Ianoukovitch a reçu dans l'après-midi le président du Parlement Volodymyr Rybak et lui a demandé de convoquer les députés en vue d'une "résolution rapide" de la crise, pour une séance extraordinaire, selon un communiqué de la présidence.

Volodymyr Rybak a estimé que la question de la démission du gouvernement devrait faire partie des sujets abordés lors de cette séance, prévue mardi.

Autre signe d'apaisement, de la part de l'opposition cette fois, Vitali Klitschko a appelé à la mi-journée à une trêve le temps des négociations, promettant d'en communiquer le résultat avant 20 heures locales (18 heures GMT). S'exprimant rue Grouchevski, au coeur des violents heurts qui ont agité la capitale ukrainienne depuis dimanche, il a appelé au calme les manifestants massés derrière une barricade de pneus enflammés.

Mais c'est donc Arseni Iatseniouk qui a rapporté la progression des négociations peu après 21h30.

La communauté internationale appelle au dialogue

Avant l'annonce de cette trêve à la mi-journée, la situation était restée encore tendue jeudi matin, avec des échanges de cocktails Molotov et pavés lancés par les manifestants et de grenades assourdissantes tirées par la police.

L'Union européenne a appelé une nouvelle fois au dialogue et a annoncé une visite de la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, la semaine prochaine afin de faciliter les pourparlers.

Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, a enjoint Viktor Ianoukovitch de "mener un dialogue au plus haut niveau" lors d'un appel téléphonique, et a obtenu l'assurance que le pouvoir n'allait pas décréter l'état d'urgence, selon la commission.

La chancelière allemande Angela Merkel a demandé au gouvernement ukrainien de "garantir les libertés fondamentales" et de "ne pas faire usage de violences".

Le vice-président des Etats-Unis Joe Biden a appelé le président ukrainien Viktor Ianoukovitch au téléphone jeudi pour le presser de trouver une "solution pacifique" à la crise dans son pays, a annoncé la Maison Blanche.

De son côté la Russie a indiqué qu'elle n'interviendra pas "dans les affaires intérieures de l'Ukraine".

D. N. avec AFP