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Europe

Ukraine: le parti de Timochenko assure que l'état d'urgence se prépare

Un manifestant de l'opposition dans les rues de Kiev le 31 janvier 2014.

Un manifestant de l'opposition dans les rues de Kiev le 31 janvier 2014. - -

Lors d'une rencontre avec Catherine Ashton, l'un des leaders de l'opposition a prévenu d'un "projet très probable de recours à la force" contre les manifestants.

L'opposition ukrainienne a prévenu samedi les Européens qu'une "intervention de l'armée" était "très probable" contre les manifestants à Kiev.

Au cours d'une rencontre à Munich avec des responsables européens dont la chef de la diplomatie de l'UE Catherine Ashton l'un des leaders de l'opposition, Arseni Iatseniouk, "les a informés sur un projet très probable du pouvoir de recourir à la force y compris avec la participation de l'armée", selon un communiqué du parti Batkivchtchina de Ioulia Timochenko.

Le parti de l'opposante emprisonnée a affirmé samedi que le pouvoir ukrainien était en train de préparer l'instauration de l'état d'urgence pour mettre fin à plus de deux mois de contestation.

Les militaires sortent de leur réserve

Les militaires ukrainiens, qui ont par le passé souligné qu'ils n'interviendraient pas dans cette crise divisant l'Ukraine, sont de leur côté sortis de leur réserve vendredi, faisant monter encore plus la tension. Ils ont appelé le président Viktor Ianoukovitch, "le chef suprême des armées", à prendre des mesures d'urgence pour "stabiliser la situation dans le pays", jugeant que son intégrité territoriale était menacée.

Le début de la semaine laissait pourtant à penser que la tension était sur le point de de retomber: le 28 janvier dernier, le Premier ministre ukrainien a démissionné et les lois anti-manifestations ont été abolies. Mais sur place, la situation s'est depuis envenimée.

A Kiev, mettant davantage de pression sur l'opposition, les services spéciaux ukrainiens ont annoncé dans la nuit de vendredi à samedi avoir ouvert une enquête pour "tentative de prise de pouvoir" après avoir examiné les serveurs saisis en décembre au siège du parti Batkivchtchina, la formation de l'opposante emprisonnée Ioulia Timochenko dirigée actuellement par Arseni Iatseniouk. De tels faits sont passibles d'une peine allant jusqu'à dix ans de prison.

Soutien américain et européen aux manifestants

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a apporté samedi le soutien américain et européen aux opposants ukrainiens, affirmant que "les Etats-Unis et l'Union européenne se tiennent au côté du peuple ukrainien dans son combat" pour se rapprocher de l'Europe.

"Ils se battent pour le droit de s'associer à des partenaires qui les aideront à réaliser leurs aspirations. Ils considèrent que leur avenir ne dépend pas d'un seul pays", a affirmé le chef de la diplomatie américaine dans une allusion à la Russie, lors d'un discours prononcé à la Conférence de Munich sur la sécurité.

Des déclarations peu appréciées des responsables russes. "En quoi les encouragements à des manifestations de rue de plus en plus violentes sont-ils liés à la promotion de la démocratie?", s'est interrogé Sergueï Lavrov à la Conférence sur le sécurité de Munich.
"Pourquoi n'entendons-nous de condamnation de ceux qui occupent des bâtiments gouvernement, attaquent la police, torturent des policiers et utilisent des slogans racistes et nazis?", a-t-il ajouté. "Pourquoi tant de responsables politiques européens encouragent-ils de telles actions alors que, chez eux, ils n'hésitent pas à punir sévèrement toute violation de la loi?".

Pour Sergueï Lavrov, "l'Ukraine doit pouvoir choisir sans être soumis à des pressions" extérieures.

A. K. et S.A. avec AFP